La coopération franco-britannique dans le domaine des missiles continue d’avancer

Brexit ou pas, la coopération entre le Royaume-Uni et la France dans le domaine militaire, et en particulier dans celui de l’armement, continue à aller de l’avant. C’est ce qu’ont tenu à souligner Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, et son homlogue britannique, Michael Fallon, à l’occasion de la 6e conférence de Défense, organisée les 16 et 17 novembre par le Conseil franco-britannique.

Ainsi, les deux ministres ont salué la ratification récente par les Parlements français et britanniques de l’accord intergouvernemental portant sur les missiles, entré en vigueur le 12 octobre.

Cet accord, conclu dans le cadre du Traité de Lancaster House de 2010, vise à rationaliser le secteur hautement stratégique des missiles. Dans ce domaine, Paris et Londres ont convenu d’une « dépendance mutuelle » tout en préservant leur autonomie stratégique respective. En clair, il s’agit de se partager le travail en réorganisant les filiales françaises et britanniques du missilier européen MBDA afin d’éliminer les doublons, de réduire les frais de développements des missiles et d’optimiser les investissements. Selon l’industriel, cette approche lui permettrait de réduire ses coûts d’environ 30%.

Avec cet accord, 8 « centres d’excellence » de MBDA seront répartis de part et d’autres de la Manche. La France accueillera ainsi deux centres « spécialisés » dans les calculateurs et les équipements de tests tandis que le Royaume-Uni en comptera deux autres dédiés aux gouvernes et aux liaisons de données. En outre, chaque pays disposera aussi de 2 centres dits « fédérés », qui leur permettront de conserver une capacité dans les domaines des algorithmes, des charges militaires, des logiciels et de la navigation tout en répartissant le travail de « manière équilibrée ».

La France et le Royaume-Uni ont l’intention de développer en commun plusieurs nouveaux missiles, le dernier en date étant le programme d’arme future de croisière/anti-navire (FMAN-FMC/ASW), qui vise à remplacer les missiles de croisière SCALP/Storm Shadow ainsi que les missiles anti-navires Exocet et Harpoon. Une lettre d’intention pour le lancement d’une phase commune d’étude de concept a été signée en mars dernier. « Les deux pays visent la signature d’un contrat d’ici fin mars 2017, sous la responsabilité de la DGA [Direction générale de l’armement, ndlr] en tant qu’agence contractante », précise le ministère français de la Défense.

Outre le FMAN-FMC (pour « futur missile antinavire/futur missile de croisière »), Français et Britanniques ont récemment franchi des étapes supplémentaires sur d’autres programmes de missiles, comme l’ASTER, qui a fait l’objet d’un mémorandum d’entente le 11 décembre 2015 pour le « maintien des capacités et l’amélioration des performances des systèmes FSAF et PAAMS », l’Anti-Navire Léger (ANL), qui se « se déroule conformément aux prévisions avec des premiers tirs attendus au premier semestre 2017 » et le METEOR, pour lequel un accord sur son soutien en service a été signé en août.

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