Le programme iranien de missiles balistiques n’est « pas négociable »

emad-20151012

La déclaration publiée le 14 novembre, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union européenne est plutôt bienveillante à l’égard de l’Iran, même si elle dénonce la situation des droits de l’Homme dans ce pays. Ainsi, l’UE se dit favorable à l’adhésion de Téhéran à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et appelle « toutes les parties » à respecter les engagements pris lors de l’accord portant sur le programme nucléaire iranien, signé à Vienne le 14 juillet 2015.

« Il est indispensable que toutes les parties respectent leurs engagements afin de continuer à rétablir la confiance », ont en effet estimés les ministres des États membres, alors que Donald Trump, qui succédera au président Obama en janvier prochain, a affirmé qu’il remettrait en cause cet accord sur le nucléaire iranien.

Cela étant, la déclaration en question a mis un bémol sur les activités iraniennes dans le domaine des missiles balistiques en faisant par de sa « préoccupation ». Et pour cause, ces dernières seraient incompatibles avec la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, laquelle entérine l’accord sur le nucléaire.

Ce texte précise en effet que l’Iran « est tenu de ne pas entreprendre d’activité liée à des missiles balistiques capables de transporter des armes nucléaires » et de « s’abstenir d’effectuer des tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, jusqu’au huitième anniversaire de la date d’adoption du Plan d’action ou jusqu’à la date de la présentation par l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique, ndlr] ».

Pour Téhéran, qui a effectué plusieurs essais de missiles balistiques depuis, cette résolution « ne comporte pas d’obligations » en la matière étant donné qu’elle porte sur des engins destinés à « être équipés d’ogives nucléaires ». C’est ce qui s’appelle jouer sur les mots.

Or, comme l’a déjà affirmé, en mars dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, l’Iran n’a « pas d’ogives nucléaires » et pris l’engagement « de ne pas les développer ». Et d’ajouter : « la communauté internationale a mis en place les meilleurs mécanismes possibles pour s’assurer que nous ne développons pas d’armes nucléaires » et « nous ne concevons pas de missiles pour transporter des choses que nous n’avons pas. »

Aussi, la réponse iranienne à la déclaration européenne ne dit pas autre chose. « Les essais balistiques de l’Iran se font dans le cadre du programme défensif du pays et les capacités de défense de l’Iran ne sont en aucune manière négociables », a en effet déclaré Bahram Ghassemi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, qui a par ailleurs salué la « volonté de l’UE de développer ses relations avec l’Iran » ainsi que son appel à « appliquer totalement l’accord nucléaire. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]