Au Mali, un convoi logistique met parfois 48 heures pour parcourir 100 km

barkhane-20160412

Alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, rendait un dernier hommage à l’adjudant Fabien Jacq, mortellement blessé le 4 novembre par l’explosion d’une mine au passage de son véhicule de l’avant blindé (VAB) lors d’une mission de ravitaillement dans le nord du Mali, l’État-major des armées (EMA) a précisé, dans son dernier compte-rendu hebdomadaire, les mesures en vigueur pour assurer la sécurité des convois logistiques sur ce théâtre d’opérations.

Les missions de ravitaillement menées dans le cadre de l’opération Barkhane sont à la fois dangereuses et éprouvantes, d’autant plus qu’elles concernent un territoire aussi vaste que l’Europe. « Elles font l’objet d’une préparation minutieuse incluant l’étude du contexte, du terrain, des itinéraires, l’articulation du détachement, et la définition
des conduites à tenir », souligne l’EMA.

Un « déplacement tactique », pour reprendre l’expression de l’état-major, obéit à quatre grands principes : la sécurité, la protection, la sûreté et la protection.

Ainsi, les différents véhicules d’un convoi doivent respecter une distance de sécurité les uns par rapport aux autres, en particulier à cause du sable soulevé par leur passage, lequel réduit la visibilité de leurs conducteurs. Elle doit aussi permettre « d’observer l’environnement et de réagir en cas d’incident. » Qui plus est, elle ne doit pas non plus être trop importante, notamment quand il s’agit d’aborder des points de passage « particuliers ».

En outre, assure l’EMA, sans donner plus de précision, des éléments de protection « font systématiquement partie du convoi ». Ils doivent être en mesure d’intervenir immédiatement en cas de problème, que le convoi soit en déplacement ou à l’arrêt.

Enfin, les points de passage particuliers font systématiquement l’objet d’une reconnaissance « spécifique » afin de s’assurer que le convoi peut passer sans prendre de risques. « Le cas échéant, les éléments spécialisés du génie interviennent pour permettre la reprise de la progression », explique l’EMA.

Ainsi, la mise en oeuvre de ces mesures fait que, dans certaines conditions difficiles, un convoi de 60 véhicules peut s’échelonner sur 10 à 12 km et qu’il faut parfois 48 heures pour parcourir 100 km seulement.

Reste que, cette année, les quatre militaires français tués au Mali appartenaient tous à un régiment du Train. Á chaque fois, une mine (ou un engin explosif improvisé) a explosé au passage de leur véhicule, placé en tête d’un convoi logistique.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]