Un léger mieux pour la disponibilité des avions de la Marine nationale

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Tout vient à qui sait attendre, dit le proverbe. Et le député (LR) François Cornut-Gentille a enfin obtenu le tableau du taux de disponibilité des avions de l’aéronautique navale pour l’année 2015 qu’il avait demandé au ministère de la Défense en février 2016.

Par définition, le taux de disponibilité correspond à sa capacité à exécuter, dans les 6 heures, au moins une mission correspondant à son emploi.

En lui-même, le tableau communiqué au député de la Haute-Marne n’est que la photographie d’une situation à un moment donné. Aussi, il faut comparer les taux de disponibilité des avions de la marine avec ceux constatés antérieurement.

S’agissant des Rafale M, dont le nombre en dotation a augmenté de 4 unités (39) en 2015, le taux de disponibilité s’est amélioré d’un peu plus de 7%, passant de 46,6% en 2014 à 53,9% un an plus tard. Et cela, au prix d’une hausse de 39,4 millions d’euros des crédits dédiés à l’Entretien programmé des matériels (EPM). En moyenne, 4,9 millions d’euros de plus ont été dépensé par avion au titre de l’EPM.

Retiré du service cette année, les 16 derniers Super Étendard Modernisé (SEM) ont vu leur taux de disponibilité augmenter significativement, ce dernier étant passé de 26,8% à 46,5%, alors que les coûts d’EPM ont été maintenus à 1,175 millions d’euros par avion.

Ces taux de disponibilité acceptables s’expliquent par l’activité opérationnelle intense qu’a connue la chasse embarquée en 2015, avec deux déploiements au Levant, dans le cadre de l’opération Chammal.

En revanche, même si elle s’améliore, la situation des avions de guet aérien E2C Hawkeye reste difficile, avec un taux de disponibilité de 32.3% au 31 décembre 2015, contre 24,7% un an plus tôt. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle un seul appareil de ce type a été embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle au début de l’année 2015, le minimum requis étant de deux unités.

Sans surprise, le taux de disponibilité des avions de patrouille maritime Atlantique 2 reste très insuffisant (26,2% contre 25% en 2014). En outre, les coûts d’EPM concernant cet appareil ont atteint les 117.3 millions d’euros en 2015, soit presque autant que l’année précédente. Pour rappel, sur les 23 exemplaires en dotation, 15 doivent être modernisés.

Cette situation, qui ne satisfait évidemment pas l’état-major de la Marine, a été largement évoquée lors de l’examen des crédits alloués à la mission « Défense » dans le cadre du projet de loi de finances initial pour 2017.

Dans son rapport pour avis sur le budget de la Marine nationale, le député (PS) Gwendal Rouillard ainsi relevé que, actuellement, « près de la moitié de la flotte d’ATL 2 est en réalité immobilisée à l’atelier industriel de l’aéronautique (AIA) de Cuers-Pierrefeu, dix unités étant actuellement en atelier » et que « la durée moyenne de visite de chaque appareil a doublé en passant de 18 à plus de 36 mois pour les dernières visites. »

« Certaines améliorations ont eu lieu, notamment le changement de prestataire logistique. Il n’en demeure pas moins que les difficultés demeurent sur ces deux sujets bien distincts que sont, d’une part, le MCO [Maintien en Condition opérationnelle, ndlr] et, d’autre part, la rénovation des appareils pour augmenter leurs capacités opérationnelles », écrit encore M. Rouillard.

Enfin, la disponibilié des 5 avions de surveillance maritime Falcon 200 « Guardian » reste à un bon niveau, avec un taux qui a encore progressé par rapport en 2014 pour atteindre 69%, mais avec des coûts d’EPM en hausse de 2,9 millions d’euros.

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