Paris demande à Riyad de revenir sur la suspension des livraisons d’armes françaises au Liban

 

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Après des négociations compliquées entamées un an plus tôt, le contrat « Donas » (Don Arabie Soudite) était signé le 4 novembre 2014 entre Paris et Riyad. D’un montant de 2,2 milliards d’euros, il prévoyait la livraison aux Forces armées libanaises (FAL) d’équipements militaires d’origine française, dont des missiles MILAN, des blindés, des hélicoptères et des patrouilleurs.

La mise en oeuvre de ce contrat fut ensuite soumise à quelques aléas. Et, en avril 2015, seuls les missiles antichar MILAN furent livrés au Liban, qui comptait alors sur ce programme pour renforcer ses capacités militaires en raison des menaces jihadistes et des conséquences du conflit en Syrie sur sa sécurité.

En février dernier, les autorités saoudiennes annonçèrent leur décision de suspendre l’exécution de ce contrat, officiellement pour protester contre les prises de positions de Beyrouth à leur égard, « inspirés » par le Hezbollah, la milice chiite soutenue par Téhéran.

Mais d’autres raisons pouvaient également être avancées. Ainsi, il fut rapporté que Riyad aurait eu quelques réticences sur les matériels commandés par les forces libanaises et qu’il y aurait eu des difficultés avec l’ODAS, une société publique chargée de l’exportation d’équipements militaires français, essentiellement vers l’Arabie Saoudite.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement saoudien aura de plus en plus de mal à justifier la suspension du contrat Donas en invoquant l’attitude de son homologue libanais. Pour la bonne raison que, le général Michel Aoun, le nouveau président du pays du Cèdre, a choisi, le 3 novembre, Saad Hariri pour assumer les fonctions de Premier ministre.

Or, fils de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné le 14 février 2005, Saad Hariri, alors en exil en Arabie Saoudite, est un adversaire résolu du Hezbollah et de Bachar el-Assad, le président syrien… Aussi, Paris n’a pas tardé a demandé à Riyad de mettre à nouveau en oeuvre le contrat Donas.

« Le contrat Donas constitue une réponse aux besoins actuels des forces armées libanaises. (…) Nous souhaitons qu’il soit mis en oeuvre dans l’intérêt de la sécurité du Liban », a en effet affirmé, le 4 novembre, Romain Nadal, le porte-parole du Quai d’Orsay. « Nous avons un dialogue étroit avec le Liban et l’Arabie Saoudite à ce sujet », a-t-il ajouté.

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