La Turquie veut que la mission de l’Otan en mer Égée se termine d’ici la fin de l’année

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En février, à l’initiative de l’Allemagne, l’Otan a lancé une opération navale en mer Égée afin d’aider la Grèce et de la Turquie ainsi que Frontex, l’agence européenne de garde-frontières, à faire face à la crise des réfugiés et des migrants.

Pourtant, et d’après un rapport de la Commission européenne, le flux migratoire était en nette diminution quand cette opération de l’Otan fut lancée. Et cela grâce notamment à un accord – controversé – entre l’Union européenne et la Turquie.

Toujours est-il que, depuis le printemps dernier, les navires du Standing Nato Maritime Group 2 (SNMG-2), sous commandement allemand, patrouillent dans les eaux bordant les côtes turques et grecques, à deux pas des détroits du Bosphore et des Dardannelles, que la flotte russe de la mer Noire est bien obligée d’emprunter pour se rendre en Méditerranée.

Pour autant, en avril, et alors que le flux de migrants et de réfugiés s’était considérablement amoindri, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait estimé qu’il ne fallait pas mettre un terme à la mission du SNMG-2 prématurément. « Je pense qu’il est important de ne pas mettre un terme à notre activité trop tôt car nous voyons que les passeurs continuent d’essayer de faire traverser la mer Egée », avait-il dit, avant d’ajouter que cette opération devrait « durer autant que nécessaire. »

Sauf que la Turquie, par ailleurs réconciliée avec la Russie, pense que cette mission de l’Otan n’est maintenant plus utile. Elle « a atteint ses objectifs. Il n’y aucune raison de la prolonger davantage », a en effet déclaré, le 28 octobre, Fikri Isik, le ministre turc de la Défense.

« De toute façon, c’est la Turquie qui empêche les passages clandestins. Nous, la Turquie, allons continuer nos efforts en ce sens. Il n’est pas utile que les forces de l’Otan restent ici », a encore insisté le ministre turc, avant de préciser qu’Ankara souhaite la fin de cette mission en mer Égée « d’ici la fin de l’année ».

La veille, M. Stoltenberg avait loué « l’efficacité » du dispositif mis en place par l’Otan en mer Égée, estimant qu’il « ajoutait de la valeur », notamment par la capacité des navires engagés à « opérer à la fois dans les eaux territoriales de la Turquie et de la Grèce. »

Pour le moment, aucune date de fin de mission n’a été avancée. Mais aucun autre pays n’a été désigné pour en prendre le commandement après l’Allemagne, la relève étant en principe prévue en janvier prochain. « La mission « est pour l’instant assurée de toute façon jusqu’à la fin de l’année (…) après on verra », a commenté Ursula Von der Leyen, la ministre allemande de la Défense.

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