L’armée de l’Air manque de fusiliers-commandos et peine à retenir ses mécaniciens aéronautiques

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« La ressource humaine est la première préoccupation de l’armée de l’Air », a affirmé le général André Lanata, son chef d’état-major (CEMAA), lors d’une audition au Sénat. Et pour cause : certaines spécialités connaissent actuellement de grosses tensions en termes d’effectifs, dont celle des fusiliers commandos de l’Air.

Les difficultés de cette dernière ne sont pas nouvelles. Mais, au vu du contexte actuel, les besoins en effectifs sont encore plus importants que par le passé, notamment en raison de la nécessité de renforcer la sécurité et la protection des bases aériennes.

Aussi, l’armée de l’Air tente de recruter de nouveaux fusiliers-commandos à « marche forcée, en mobilisant les marges de manoeuvre résultant de l’arrêt des déflation d’effectifs et en conduisant une effort sensible sur les réserves (+35% en 3 ans), dont plus du tiers va à la protection », a expliqué le général Lanata.

Seulement, en attendant, cette « situation me contraint à mobiliser une partie du personnel militaire des bases aériennes, secrétaire, mécaniciens avion, contrôleur aérien, etc… pour venir renforcer la protection de nos sites militaires », a ajouté le CEMAA.

Si le recrutement des fusiliers commando pose problème, la tension sur leurs effectifs s’explique aussi par la difficulté à retenir les engagés. « L’évaporation est très importante chez les fusiliers commandos et il faut donc que nous soutenions cette spécialité par des mesures attractives, mais aussi par la valorisation des compétences », a expliqué le général Lanata. Pour y remédier, il faudrait, selon lui, travailler « avec l’Éducation Nationale et avec le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS), pour permettre la reconnaissance des qualifications acquises » et diversifier leurs missions.

« Dans le cas des fusiliers commandos, le contexte actuel rend la chose difficile. Tant que nous ne réussirons pas à augmenter significativement les effectifs, il nous sera difficile de faire évoluer cet état de fait », a prévenu le CEMAA.

Mais la spécialité des fusiliers commandos de l’Air n’est pas la seule à être « sous tension ». C’est aussi le cas des mécaniciens aéronautiques, des spécialistes des systèmes d’information et de communication, des contrôleurs aériens et de tout ce qui touche au domaine du renseignement (officiers de renseignement, interprétateurs photos, etc). Sauf que le recrutement n’est pas en cause, le problème tenant à la « fidélisation » de ces personnels. « Nous nous employons à la favoriser, au moyen des outils à notre disposition : primes spécifiques, trajectoires de carrières, valorisation des parcours, etc », a indiqué le général Lanata.

Cela étant, pour les mécaniciens aéronautiques, la tâche est plus compliquée, en raison de la concurrence du secteur civil, lequel propose bien souvent des rémunérations plus élevées avec moins de contraintes.

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