Madrid sous pression après avoir autorisé une escale de navires du groupe aéronaval russe à Ceuta

 

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Selon une information de RFI, une partie du groupe aéronaval russe, constitué par le porte-avions Amiral Kouznetsov et au moins 7 autres navires, dont le croiseur à propulsion nucléaire Piotr Veliki, aurait franchi le détroit de Gibraltar dans la nuit du 25 au 26 octobre pour entrer en Méditerranée.

Cela étant, trois bâtiments de cette formation russe devaient faire une courte escale dans le port de Ceuta, une enclave espagnole en territoire marocain, située en face du détroit de Gibraltar. Du moins, c’est ce qu’a implicitement confirmé le ministère espagnol des Affaires étrangères, en réponse à une déclaration de Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan.

« Les dernières escales demandées sont en cours de révision en fonction des informations que nous recevons de nos alliés et des autorités russes », a en effet déclaré la diplomatie espagnole, le 25 octobre.

Plus tôt, M. Stoltenberg avait soulevé la question de l’escale de navires du groupe aéronaval russe dans un port d’un pays membre de l’Otan.

« C’est à chaque pays de décider si ces navires [du groupe aéronaval russe, ndlr] peuvent être ravitaillés dans différents ports en route pour l’est de la Méditerranée », avait-il en effet déclaré. Et d’ajouter : « Mais « je crois que tous les membres de l’Otan sont conscients que ce groupe peut être utilisé pour mener des attaques aériennes sur Alep et la Syrie. »

Cette éventuelle escale à Ceuta, qui n’aurait pas été la première pour des navires russes [57 d’entre eux y ont fait relâche entre 2011 et 2015, malgré l’affaire de la Crimée, ndlr], a aussi fait réagir Londres, qui a par ailleurs un contentieux avec Madrid au sujet du rocher de Gibraltar.

« Le gouvernement de sa majesté a exprimé précédemment son inquiétude au gouvernement espagnol quant à l’hospitalité qu’il accorde à la marine russe », a indiqué un porte-parole britannique, avant de souligner qu’il revenait à Madrid de décider « à qui il donne accès à ses ports ».

« Nous serions extrêmement préoccupés si un membre de l’Otan devait aider un groupe naval russe susceptible de contribuer au
bombardement de civils à Alep », a enchéri Michael Fallon, le le ministre britannique de la Défense.

Mais, lors de la réunion, à Paris, de 13 pays de la coalition anti-État islamique pour évoquer les opérations à Mossoul, le ministre espagnol de la Défense, Pedro Morenés a précisé que si le groupe aéronaval russe avait bien reçu une « autorisation préalable » pour faire escale à Ceuta, Madrid allait toutefois demander des « clarifications » à Moscou, notamment sur « le but et la destination » de sa flottille. Et, en fonction des réponses, le gouvernement espagnol « prendra la décision appropriée ».

En attendant, les navires russes sont étroitement surveillés par la marine espagnole, notamment par la frégate « Amiral Juan de Borbon » et les patrouilleurs Atalaya et Cazadora. « On sait toujours où ils sont et ce qu’ils font », a assuré M. Morenés.

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