L’EI aurait envoyé des renforts à Mossoul

mossoul-20161019

C’est depuis Mossoul que, en juin 2014, Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique (EI Daesh) a proclamé un califat sur les territoires conquis en Syrie et en Irak par son organisation au cours des semaines précédentes. Aussi, pour les jihadistes, la ville est symboliquement importante.

Du coup, trois scenarii sont possibles. Le premier, sans doute le moins probable, est que l’EI opère un retrait tactique pour préserver ses forces en vue de renforcer ses défenses à Raqqa, son autre fief, situé en Syrie. Cela s’est déjà vu, comme encore récemment à Dabiq, ou encore à Falloujah, où la résistance rencontrée par les forces irakiennes s’est révélée moins importante que prévue.

A contrario, il n’est pas exclu de voir l’organisation chercher à épuiser les forces irakiennes dans les rues de Mossoul, d’autant plus qu’elle a largement eu le temps de préparer ses défense et que l’environnement urbain est toujours défavorable pour celui qui attaque.

Enfin, le troisème scénario cumule les avantages – si l’on peut dire – des deux premiers : l’EI préserve ses forces « vives », c’est à dire son encadrement et ses combattants les plus expérimentés en les retirant de Mossoul pour n’y laisser que les jihadistes étrangers. Et ces derniers, même si leur valeur militaire est de moindre importance, devraient d’autant plus se battre jusqu’à la dernière extrémité qu’ils n’ont plus nulle part où aller.

Et, a priori, c’est vers ce cas de figure que les opérations semblent s’orienter. Enfin presque. En effet, le général Gary Volesky, le chef de la composante « terrestre » de l’opération Inherent Resolve (nom de la coalition anti-Daesh), « il y a des indications que des responsables (de l’EI) ont quitté » Mossoul. « Nous disons à l’EI que leurs chefs les abandonnent », a-t-il dit, le 19 octobre.

« Nous pensons que les jihadistes étrangers seront ceux » qui « resteront et combattront », « parce qu’ils n’ont pas d’autre endroit où aller. C’est difficile pour eux de se mêler à la population locale », a encore expliqué le général Volesky.

Mais, a priori, ces jihadistes étrangers ont reçu des renforts. Du moins, c’est ce qu’a affirmé une source de l’entourage de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, d’après l’AFP.

« A ce stade, on a observé des transferts de combattants depuis la Syrie vers l’Irak, plutôt que l’inverse », a affirmé cette source, qui a évoqué l’arrivée de « quelques centaines » de jihadistes au cours de ces derniers jours. « Il y a donc la possibilité d’un scénario où Daesh tente de résister le plus possible », a-t-elle ajouté. On en aura la confirmation quand les forces irakiennes commenceront à pénétrer dans la ville… Pour le moments, elles continuent leur phase d’approche, en faisant face parfois à une vive résistance.

Cela étant, l’EI ne fait pas qu’attendre les forces irakiennes et kurdes : ses combattants peuvent prendre l’initiative, comme à Kirkouk, où ils ont lancé une attaque surprise, le 21 octobre. Selon le gouverneur de la province de Kirkouk, Najmeddin Karin, l’assaut – qui a fini par être repoussé – a été mené par une centaine de jihadistes, lesquels ont bénéficié de l’appui de « cellules dormantes » de Daesh présentes dans la ville.

Le cas de Kirkouk n’est pas isolé : l’EI a en effet lancé une autre attaque, deux jours plus tard, à Routba, une ville de l’ouest de l’Irak. Les jihadistes ont contrôlé la moitié de cette localité, avant d’en être délogé par les forces irakiennes, ce 25 octobre.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]