La France a proposé des Mirage F1 à l’Argentine pour 40 millions d’euros

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Pour financer les mesures annoncées par le président Hollande suite aux récents attentats, comme, notamment, la fin des déflations d’effectifs au sein des armées, le ministère de la Défense aura besoin de 775 millions d’euros supplémentaires par rapport à la trajectoire financière prévue par la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 actualisée l’an passé.

Aussi, il est prévu d’augmenter le budget de la Défense de 417 millions d’euros, via des crédits budgétaires et des recettes exceptionnelles (REX), les 358 millions manquants pour arriver aux 775 millions devant provenir de gains sur les « coûts des facteurs » [gains sur le pouvoir d’achat du ministère, ndlr] à hauteur de 205 millions d’euros, de la trésorerie du compte de commerce « Approvisionnement des armées en produits pétroliers » (50 millions) et de l’actualisation des échéanciers financiers des programmes d’armement pris en compte lors de l’actualisation de la LPM (100 millions).

Quant aux recettes exceptionnelles (REX) évoquées, elles représentent une « part relativement faible » de ce budget. Du moins, c’est ce qu’a fait valoir M. Le Drian, le ministre de la Défense, lors d’une audition à l’Assemblée nationale à l’occasion de la présentation du projet de loi de finances 2017. Cela étant, leur montant est de 200 millions d’euros, soit quand même un quart des 775 millions d’euros supplémentaires demandés par les armées.

Ces « REX » seront obtenues via des cessions immobilières. « Nous prévoyons un encaissement pour l’îlot Saint-Germain, partiel, et pour le site de Saint-Thomas-d’Aquin », a en effet indiqué le ministre. À moins que, d’ici là, la cession d’équipements militaires d’occasion à un autre pays ne viennent abonder le budget de la Défense, comme cela s’est déjà produit par la passé, avec la vente des Transports de chaland de débarquement (TCD) Foudre et Siroco au Chili et au Brésil.

Et justement, le ministre a confirmé un projet visant à revendre des Mirage F1 à l’Argentine, dont l’aviation militaire traverse une passe difficile, en raison d’une situation financière limitant ses marges de manoeuvres.

Ainsi, la Fuerza Aérea Argentina n’a pas été en mesure de remplacer ses Mirage IIIEA/DA et VP Mara, perdant ainsi ces derniers avions de combat supersonique. En juin, le ministre de la Défense argentin, Julio Martínez, avait évoqué l’achat de 12 Mirage F1 récemment retirés du service par l’armée de l’Air française, sans préciser toutefois le montant de cette opération. Ce que son homologue français a fait lors de son passage devant les députés.

« Nous attendons 40 millions de la vente des Mirage F1 à l’Argentine, mais celle-ci n’a pas encore pris sa décision », a en effet indiqué M. Le Drian. Toutefois, a-t-il ajout, il « difficile d’affirmer que cette recette abondera le budget 2017. »

Les Mirage F1 de l’armée de l’Air ont volé pour la dernière fois en 2014. Initialement conçus pour la défense aérienne, ils avait été modifiés pour mener des missions d’attaque au sol (CT) et de reconnaissance (CR).

Cela étant, il restera à attendre la réaction des Britanniques si cette vente doit effectivement se faire, sachant que les relations entre Buenos Aires et Londres sont souvent tendues au sujet des îles Falkland/Malouines.

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