Un rapport de l’ONU accuse l’armée syrienne d’avoir mené une attaque chimique en mars 2015

 

Dans leur rapport au Conseil de sécurité des Nations unies à la fin du mois d’août, le Joint Investigative Mechanism (JIM), une commission d’enquête réunissant des experts de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), avait accusé le régime syrien d’être à l’origine d’au moins trois attaques au chlore dans deux localités de la province de d’Idleb. Une quatrième, commise avec du gaz moutarde (ypérite) à Marea, fut attribuée à l’État islamique (EI ou Daesh).

Dans un nouveau rapport, les experts du JIM ont pu déterminer que l’armée syrienne avait mené un autre attaque chimique – toujours avec du chlore – sur la localité de Qmenas, le 16 mars 2015.

Selon eux, il existe en effet « des informations suffisantes pour conclure que l’incident [de Qmenas, du 16 mars 2015, ndlr] a été causé par un hélicoptère de l’armée syrienne larguant un engin à haute altitude, qui a touché le sol et répandu une substance toxique affectant la population. »

En outre, et alors que les conclusions du précédent rapport avaient été remises en question par la Russie, principale alliée président Bachar el-Assad, les experts du JIM ont précisé les unités de l’armée syrienne impliquée dans cet incident. Ainsi, selon eux, les hélicoptères utilisés pour larguer les barils de chlore au-dessus de Qmenas auraient décollé de deux bases, accueillant les 253e et 255e escadrons de la 63e brigade héliportée, ainsi que le le 618e escadron (d’hélicoptères) de la marine syrienne.

Pour deux autres cas, le JIM a indiqué qu’il n’était toujours pas été en mesure de réunir assez de preuves pour en déterminer les responsables. Il s’agit des attaques menées respectivement les 24 mars 2015 et 18 avril 2014, à Binnish (province d’Idleb) et à Kafr Zita (province de Hama).

Ainsi, si à Binnish, un conteneur avec des traces de chlore a bien été retrouvé, il n’a pas été possible de le relier formellement aux incidents signalés par des témoins. Quant à Kafr Zita, les débris des barrils de chlore ont « été enlevés ».

Étant donné que le chlore a aussi un usage industriel, il n’est pas répertorié comme arme chimique. D’où ces attaques dont le JIM a fait état, alors que la Syrie est censée ne plus disposer d’armes chimiques étant donné que son arsenal a été détruit sous l’égide de l’OIAC, suite à un accord conclu entre les États-Unis et la Russie en septembre 2013.

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