DCNS et Airbus Helicopters vont proposer un drone VTOL à la Marine nationale

sdam-20161020

Le constructeur naval DCNS et Airbus Helicopters ont annoncé, ce 20 octobre, un partenariat afin de développer un drone VTOL (Vertical Take Off and Landing / Décollage et atterrissage vertical) dans le cadre du programme SDAM (Système de drones aériens pour la Marine nationale).

« L’intégration navale des drones aériens nécessite de bien connaitre les enjeux technico-opérationnels » des forces navales « afin de définir les architectures systèmes robustes, évolutives et adaptées à chaque besoin », expliquent DCNS et Airbus Helicopters dans un communiqué commun. « Cette alliance de deux grands systémiers permet donc de maitriser tous les enjeux techniques et de fédérer les autres acteurs de la filière », font-ils valoir.

La Marine nationale utilise déjà un drone de ce type, en l’occurrence le Camcopter S-100 de la société autrichienne Schiebel. Cet appareil a été testé par le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA/10S) à bord du patrouilleur hauturier L’Adroit, dans le cadre l’expérimentation SERVAL (Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger), visant justement à préparer le programme SDAM. Il est prévu d’en embarquer un exemplaire à bord d’un Bâtiment de projection est de commandement (BPC) en 2017.

Utilisé depuis une frégate ou un patrouilleur, un drone hélicoptère est en quelque sorte un capteur déporté permettant ainsi d’étendre, à moindre coût, la superficie d’une zone à surveiller. Il est alors possible d’identifier des navires dans le cadre de mission relevant de la police des pêches ou de la lutte contre la piraterie et les trafics. S’agissant des BPC, un tel appareil peut s’avérer précieux lors d’une opération amphibie.

Seulement, et comme le souligne le communiqué de DCNS et d’Airbus Helicopters, intégrer un drone à bord d’un navire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, dans la mesure où il faut tenir compte de plusieurs paramètres, comme par exemple la possibilité ou non d’installer une antenne de liaison de données.

« Les drones sont des senseurs déportés du système de combat et leurs missions sont gérées depuis le système de direction de combat de chaque navire pour une efficacité accrue en temps réel au profit de l’action navale. Véritable atout tactique, le drone VTOL est une composante organique du navire armé qui permet de démultiplier le potentiel opérationnel des forces navales », a ainsi DCNS.

« Nous allons continuer à innover dans ces domaines pour que les drones puissent réaliser des missions de plus en plus complexes, plus loin et plus longtemps dans un environnement interopérable et de digitalisation accrue des moyens. Cette digitalisation nécessite notamment la mise en place de solutions de cybersécurité, pour une meilleure protection des données et des communications entre drones et navires », a en outre promis Hervé Guillou, le Pdg du constructeur naval.

Aussi, DCNS sera chargé de concevoir des solutions « pour la navalisation et l’intégration du drone au navire dont la spécification et la validation des charges utiles et de la liaison de données mission » ainsi que le système de mission du drone pour gérer en temps réel son action et l’exploitation de ses charges utiles depuis le système de direction de combat. »

Quant à Aibus Helicopters, son rôle sera de fournir le drone VTOL, qui, appelé VSR-700, sera un dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal. Ce dernier, construit essentiellement avec des matériaux composites, est doté d’un moteur à pistons Lycoming de 145 ch. D’une longueur de 6,31 mètres pour une masse de 700 kg, il est capable de voler à 5.000 mètres d’altitude, à une vitesse de croisière de 185 km/h. Sa distance franchissable est de 550 km.

« Les caractéristiques du VSR700 permettent au système d’afficher des performances en termes d’endurance et de charge utile supérieures à tous les systèmes utilisés jusqu’à présent pour des missions similaires. L’appareil affiche par ailleurs une faible empreinte logistique limitant les opérations de maintenance ainsi qu’un faible encombrement permettant de faciliter son intégration sur différents bâtiments de surface », assure Airbus Helicopters.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]