Exit le VBCI : La British Army pencherait pour le véhicule blindé ARTEC Boxer

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En septembre 2015, à l’occasion du salon de l’armement DEES 2015, un responsable du ministère britannique de la Défense (MoD) avait indiqué qu’un appel d’offres serait lancé afin de choisir le futur véhicule de combat d’infanterie de la British Army.

Plus d’un an plus tôt, le Premier ministre britannique, qui était alors David Cameron, avait laissé plané le doute sur les intentions de Londres pour son programme MIV (Mechanized infantry vehicle)

Lors du sommet franco-britannnique de Brize-Norton, en janvier 2014, M. Cameron avait en effet expliqué que la British Army allait essayer le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) de Nexter en vue d’une éventuelle acquisition dans le cadre d’une procédure de gré à gré avec Paris, à la condition, toutefois, d’un achat du drone tactique Watchkeeper pour les besoins de l’armée de Terre française. Or, c’est le Patroller, de Sagem, qui a depuis été choisi…

Quoi qu’il en soit, et outre Nexter et son VBCI, l’appel d’offres que comptait lancer Londres intéressait, General Dynamics Land Systems avec le Stryker, General Dynamics European Land Systems (Piranha 5), le singapourien ST Kinetics (Terrex 3) et Patria (AMV). Et il n’était alors pas question d’une offre du consortium ARTEC (dirigé par Rheinmetall) basée sur son véhicule 8×8 Boxer.

Mais finalement, à en croire les informations du quotidien « The Times« , le MoD n’envisagerait plus de lancer un appel d’offres dans la mesure où une procédure de gré à gré ferait gagner du temps. Il faut dire que le programme MIV est urgent dans la British Army étant donné que ses besoins dans ce domaines auraient dû être satisfaits avec le Piranha 5, dans le cadre du programme FRES (Futur Rapid Effect System), annulé en 2008 et que les véhicules FV430 sont à bout de souffle.

Et, apparemment, le VBCI ne serait pas choisi, pas plus que le Piranha 5. Toujours selon The Times, le MoD souhaiterait acquérir 800 Boxer dans le cadre d’un contrat de gouvernement à gouvernement d’une valeur de 3 milliards de livres sterling (3.36 milliards d’euros) conclu avec Berlin.

Pourquoi une telle précipitation? Tout simplement parce que, depuis la victoire en faveur du Brexit [sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ndlr], la monnaie britannique ne cesse de perdre de la valeur face au dollar et à l’euro.

Cette dévaluation de la livre inquiéterait ainsi les responsables militaires britanniques, qui craignent de voir des programmes d’armement annulés car devenus trop coûteux, le cabinet de conseil McKinsey ayant évalué son impact à environ 2 milliards sur 5 ans. D’où cet empressement à passer les marchés d’armement.

Cela étant, cette éventualité est critiquée outre-Manche. « Le ministère de la Défense risque de prendre une mauvaise décision pour de mauvaises raisons », a résumé une source du quotidien britannique, laquelle estime qu’une mise en concurrence des différentes offres permettrait une économie de 40% sur la totalité du contrat.

Toutefois, un porte-parole du MoD a confirmé indirectement les informations du Times. « Même si aucune décision n’a été prise sur la stratégie d’acquisition du MIV, notre approche est de mettre en concurrence [les offres] chaque fois que c’est possible », a-t-il affirmé.

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