M. Le Drian s’attend à une longue bataille pour libérer Mossoul de l’emprise de l’EI

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Lancée le 17 octobre, l’offensive visant à chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de Mossoul se déroule selon trois axes : les peshmergas (combattants kurdes irakiens) progressent vers la ville en venant du nord-est tandis que les forces irakiennes remontent par le sud et le sud-est. Depuis son déclenchement, une vingtaine de villages ont ainsi été repris aux jihadistes.

Pour autant, le plus difficile est encore à faire. « Ce ne sera pas une opération rapide et nous pouvons nous attendre à ce que Daesh se batte avec acharnement pour garder Mossoul », a ainsi estimé, ce 18 octobre, Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense, avant d’assurer que la Royal Air Force continuera d’apporter un « soutien aérien intensif » aux forces irakiennes.

Son homologue français, Jean-Yves Le Drian, a la même appréciation de la situation. « C’est une bataille qui va être longue, ce n’est pas un ‘Blitzkrieg’ [guerre éclair, ndlr] (…) C’est une ville d’un million et demi d’habitants, c’est donc une affaire de longue durée, plusieurs semaines, peut-être des mois », a-t-il en effet prévenu en marge d’une visite au salon Euronaval, ce 18 octobre.

« C’est le creuset de notre ennemi. C’est à partir de Mossoul et de Raqqa [Syrie, ndlr] qu’ont été fomentés les attentats dont nous avons été victimes et que se fomentent d’autres perspectives », a ajouté M. le Drian. « Donc il faut taper au coeur. C’est ce que vont faire les Irakiens avec le soutien de la coalition », a-t-il insisté.

En outre, M. Le Drian a évoqué la tenue, à Paris, d’une réunion avec 12 de ses homologues de la coalition anti-EI, le 25 octobre prochain. Il s’agira de « faire un point sur le déroulé des opérations » et de préparer « ce qui se passera après la bataille », a-t-il expliqué.

Un autre sommet concernant l’avenir de Mossoul doit avoir lieu cinq jours plus tôt, également à Paris, à l’initiative de Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères. Il devrait y être question des intentions turques.

« Nous nous opposerons à tout projet de conflit confessionnel centré sur Mossoul », a en effet averti, le 17 octobre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan. « Nous ne voulons pas laisser quiconque s’en prendre à nos frères arabes sunnites, ni à nos frères turkmènes », a-t-il martelé.

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