Le programme de Frégates de taille intermédiaire sera lancé dès le premier trimestre 2017

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À l’occasion de l’édition 2016 du salon Euronaval, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que le programme de Frégates de taille intérmédiaire (FTI) serait lancé à partir du premier trimestre 2017. En clair, il s’agit de l’inscrire dans le marbre avant les prochaines échéances électorales et empêcher toute remise en cause éventuelle.

Concrètement, cinq Frégates de Taille Intermédiaire devraient être commandées, pour un montant évalué entre 3,5 et 4 milliards d’euros au total (frais de développement inclus). Et cela suppose de réduire de 11 à 8 le nombre de frégates multimissions (FREMM) attendues par la Marine nationale.

Le programme FTI répond à plusieurs objectifs. Le premier est qu’il doit permettre le remplacement, dès 2023, des frégates légères furtives (FLF) de la classe La Fayette. Le second est de faire tourner les bureaux d’études de DCNS et de Thales (qui fournira l’électronique de bord) ainsi que le site de Lorient du constructeur naval. Enfin, il est espéré que ce navire de 4.000 tonnes soit plus séduisant à l’exportation que les FREMM (6.000 tonnes).

L’enjeu de ces FTI est de faire en sorte qu’elles aient des capacités similaires (ou proches) des FREMM tout en étant évidemment moins coûteuse (-20%) que ces dernières. Et si l’on en juge par les descriptions qui en sont faites, ce sera effectivement le cas, excepté le fait qu’elles n’emporteront pas de missiles de croisière navals (MdCN).

Ainsi, les FTI pourront être armées de missiles surface-air (Aster, VL Mica) et antinavire (Exocet MM40 Block3). Elles disposeront de tubes lance-torpilles et d’une tourelle de 76 mm (voire de 127 mm pour la version export). Elles seront également en mesure d’embarquer un hélicoptère comme le NH-90 Caïman ainsi qu’un SDAM (Système de Drone Aérien Marine), dont une première capacité opérationnelle est attendue en 2024.

Au niveau des équipements électroniques, elles seront équipées d’un sonar embarqué « CAPTAS-4 compact » qui, par rapport au CAPTAS-4, offre la même capacité de détection ultra-longue portée tout en ayant une surface réduite de 50% et un poids allégé de 20%, d’un radar multifonctions SEA FIRE, doté de 4 antennes à panneaux fixes, du système de communications navales intégré « Aquilon », et du système de guerre électronique SENTINEL. Tous ces composants seront fournis par Thales.

À noter que ces FTI seront conçue en fonction du concept « Topside intégré », présentée en 2014 par la Direction générale de l’armement (DGA) comme étant une « rupture technologique ».

« L’idée de ‘Topside intégré’ est de penser l’installation des appendices extérieurs des équipements du système de combat dès la conception de la superstructure d’un nouveau bâtiment, afin d’éviter de devoir les disposer sur des mâts qui nuisent à la furtivité du bâtiment, même lorsqu’ils sont dits ‘intégrés’ », avait-elle expliqué, à l’époque.

« D’un tonnage d’environ 4 200 tonnes, mise en œuvre par un équipage de 125 personnes, détachement aéronaval compris, la FTI dispose de capacités dans tous les domaines de lutte : anti-sous-marine, anti-aérienne, antinavire, projection de forces spéciales. Elle peut accueillir un hélicoptère et/ou un drone aérien. Son radar de nouvelle génération à panneaux fixes, entièrement numérique, est intégré au sein d’une mâture unique. La FTI est aussi caractérisée par une étrave légèrement inversée », a résumé le ministère de la Défense.

Les FTI se déclineront en plusieurs versions pour l’exportation, en fonction des volontés des clients potentiels. Elles seront mises sur le marché sous le nom de « Belh@rra », une vague géante du Pays-Basque.

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