Syrie : L’État islamique a été chassé de Dabiq par les rebelles syriens soutenus par la Turquie

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Dans la propagande de l’État islamique, Dabiq tenait une place prépondérante : c’est dans cette petite localité syrienne, qui abritait le mausolée de Sulayman Ibn Abd Al-Malik, le septième calife de la dysnastie omeyyade, que les jihadites prétendaient qu’aurait lieu la « grande bataille » entre les « croisés » et les musulmans, remportée par ces derniers.

Seulement, ce ne sont pas les « croisés » (c’est à dire les Occidentaux) qui ont lancé, dans le cadre de l’opération turque « Bouclier de l’Euphrate », une offensive contre les positions de Daesh dans le secteur de Dabiq… Mais les rebelles syriens soutenus par la Turquie, appartenant essentiellement à des groupes armés turkmènes et à l’Armée syrienne libre (ASL).

Les jihadistes ont été chassés de cette bourgade, située à une quarantaine de kilomètres d’Alep-Est, à l’issue de « violents combats ». L’information, d’abord donnée par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), puis par les rebelles eux-mêmes, a été confirmée par la suite par les autorités turques.

Dans la soirée du 16 octobre, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a en effet assuré que Dabiq était désormais « totalement » sous le contrôle de l’opposition syrienne. « La prochaine cible est bien évidemment Al-Bab », a-t-il ajouté.

Cette autre localité, située à 25 km au sud de Dabiq, a servi de base de repli à l’EI, après ses revers subis à Manbij (face aux Forces démocratiques syriennes, et donc, aux milices kurdes) et à Jarabulus (contre les rebelles syriens soutenus par la Turquie).

La prise de Dabiq n’aura pas été simple. La semaine passée, l’état-major turc avait admis que les jihadistes y opposaient une « solide résistance ».

« Compte tenu de la solide résistance du groupe terroriste Daech, aucun progrès n’a pu être accompli lors d’une offensive lancée pour reprendre quatre positions Azaz as Kafrah, Sourane, Ihtimalat et Douvaïbik) », avait-il en effet affirmé.

Mais, finalement, ce 17 octobre, la même source turc a précisé que les rebelles syriens appuyés par l’armée turque avaient pris, la veille, 9 secteurs autour de Dabiq. Au cours des dernières 24 heures, 9 rebelle syriens ont été tués, de même que de « nombreux jihadistes », a-t-elle assuré.

Toujours selon l’état-major turc, la sécurité de la frontière turque entre Kilis et Karkamis est maintenant sécurisée étant donné que, avec la prise de Dabiq, « la menace de tirs de roquettes en direction de la Turquie est éliminée ». Reste que l’EI a probablement été à l’origine de deux attentats suicides qui ont coûté la vie, la veille, à trois policiers à Gaziantep.

Ce qui a fait dire à Ibrahim Kalin, le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, que la prise de Dabiq, qui a par ailleurs donné son nom à une publication de l’EI, est une « victoire stratégique et symbolique ».

Depuis le début de l’opération « Bouclier de l’Euphrate », avance l’agence officielle Anadolu, les rebelles syriens se sont emparés, avec le soutien de l’armée turque, de 1.130 km2 de territoire en Syrie.

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