DCNS est maintenant en mauvaise posture pour décrocher le contrat des sous-marins polonais

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La rupture des négociations portant sur la livraison de 50 hélicoptères H225M Caracal aux forces armées polonaises ont jeté un froid sur les relations diplomatiques entre la Pologne et la France. Ainsi, après la décision de l’Élysée de reporter un déplacement à Varsovie, les autorités françaises ont annulé l’invitation qui avait été adressée à une délégation officielle polonaise pour le prochain salon Euronaval, qui ouvrira ses portes le 17 octobre à Paris-Le Bourget.

« La partie française nous a invités officiellement il y a longtemps, et maintenant elle nous montre la porte », a confirmé Bartosz Kownacki, le vice-ministre polonais de la Défense. « Ce sont les gens à qui nous avons appris il y a quelques siècles à manger avec la fourchette, ce qui explique peut-être leur comportement aujourd’hui », a-t-il ironisé, oubliant, au passage, que cet ustensile nous vient de l’Empire Byzantin, via Venise…

Cela étant la sortie du vice-ministre polonais a été critiquée au sein de son propre parti, « Droit et Justice » (PiS), dont la porte-parole, Beata Mazurek, a estimé qu’elle était « malheureuse » et « fort peu diplomatique ».

Quoi qu’il en soit, cette dégradation des relations franco-polonaises ne va pas arranger les affaires de DCNS, qui espère, dans le cadre du programme Orka, fournir trois sous-marins de type Scorpène à la Pologne, laquelle doit retirer prochainement du service 4 submersibles de la classe Kobben.

Trois industriels sont sur les rangs pour ce contrat : outre DCNS, l’on trouve l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) avec le U-212 et Saab (via sa filiale Kockums) avec le A-26, qui équipera la marine suédoise.

Or, avant l’affaire des hélicoptères Caracal, le Scorpène de DCNS, équipé de missiles de croisière (MdCN ou Scalp naval) paraissait le mieux placé pour remporter cet appel d’offres, dont le montant est estimé, au maximum, à 2,4 milliards d’euros. Qui plus est, l’industriel français avait conclu un partenariat avec l’entreprise polonaise MARS-Nauta, afin de faciliter les transferts de technologie exigés par Varsovie.

Seulement, à en croire le quotidien pro-gouvernemental Nasz Dziennik, qui cite des responsables de la défense polonaise, les chances de DCNS seraient désormais réduites, ce qui profiterait à l’offre de Saab, celle de TKMS ayant été jugée insuffisante. Et cela d’autant plus que le groupe suédois a signé, en juin, une lettre d’intention visant à établir un partenariat étroit avec l’industrie polonaise de défense, via la société Polska Grupa Zbrojeniowa.

Si le choix du A26 se confirme, alors cela rendrait caduque la proposition de mutualisation d’achat de sous-marins faite par la Pologne à la Norvège étant donné qu’Oslo n’a retenu que les offres soumises par DCNS et TKMS pour ses 6 submersibles de la classe Ula.

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