L’Otan soutient les initiatives visant à renforcer la défense européenne

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En septembre, les États membres de l’UE ont discuté de plusieurs mesures visant à renforcer la défense européenne. Comme l’a souligné Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, il est question « d’user des instruments déjà en notre possession pour avoir une défense européenne plus efficace, en pleine complémentarité avec l’Otan. »

Il s’agirait ainsi d’encourager la mutualisation de capacités, en particulier dans le domaine de la logistique, entre les États membres qui le souhaitent et de faciliter le déclenchement d’opérations militaires sous la bannière de l’UE, ce qui passerait, par exemple, par la création d’un quartier général européen. Pour autant, il n’est nullement question d’aller vers une armée européenne, ce qui n’est d’ailleurs prévu par aucun traité.

Le Royaume-Uni, qui s’apprête à sortir de l’UE, voit ces initiatives d’un mauvais oeil. « Nous continuerons à nous opposer à toute idée d’une armée européenne ou d’un quartier général pour une armée européenne, qui reviendrait simplement à saper (l’autorité de) l’Otan » car « l’Otan doit rester la pierre angulaire de notre défense et de la défense de l’Europe », a en effet prévenu Michael Fallon, le ministre britannique de la Défense.

Cependant, les efforts en vue de renforcer cette défense européenne sont bien accueillis par l’Otan. Son secrétaire général, l’ancien Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg, dont le pays n’est pas membre de l’UE, s’en est d’ailleurs félicité, à l’occasion d’un déplacement à Rome.

« Une défense européenne plus forte sera bonne pour l’Union européenne, ce sera bon pour l’Europe et ce sera bon pour l’Otan », a déclaré, le 14 octobre, M. Stoltenberg. Et « une plus grande coopération entre Européens ne peut être que bénéfique », a-t-il insisté, avant de lancer un nouvel appel en faveur d’une augmentation des dépenses militaires sur le Vieux Continent étant donné que « nous vivons dans un monde plus dangereux avec de nouveaux défis et de nouvelles menaces auxquels il faut répondre et s’adapter. »

Cependant, M. Stoltenberg a balisé le terrain. « Nous devons nous assurer d’éviter de dupliquer les structures de l’Otan », a-t-il estimé. Car, pour lui, la défense européenne doit être « complémentaire » de l’Alliance atlantique et non une « alternative ».

Par ailleurs, M. Stoltenberg a abordé quelques défis auxquels l’Otan doit faire face. C’est ainsi qu’il a cité la Russie, qui devient de « plus en plus péremptoire et imprévisible. »

« Ces dernières semaines, la Russie a déployé un système de missiles plus près des frontières de l’Alliance, qui pourraient transporter des ogives nucléaires (…). Nous allons continuer de mener notre politique de défense forte alliée avec un dialogue politique », a expliqué le secrétaire général de l’Otan.

À ce propos, le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, a confirmé que son pays participerait aux mesures de réassurance de l’Otan en faveur des pays baltes et de la Pologne en envoyant prochainement un détachement de 140 militaires en Lettonie.

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