Vague de défections parmis les militaires afghans formés aux États-Unis

ana-20140929

Nouvelle offensive dans la région de Kunduz (nord), menaces sur Lashkar Gah et Tarin Kot, qui sont les capitales respectives du Helmand et de l’Uruzgan (sud), pressions sur le stratégique district de Jani Kelh, près de la frontière avec le Pakistan, présence de l’État islamique dans la province de Nangarhar (est), où, un soldat américain a été tué, le 4 octobre, par l’explosion d’un engin explosif improvisé…

La situation militaire en Afghanistan est compliquée. Toutefois, l’armée nationale afghane (ANA), appuyée par le contingent américain déployé dans le pays (et dont les règles d’engagement ont récemment évolué), semble tenir le choc, au prix de lourdes pertes et de quelques aménagements tactiques visant se concentrer davantage vers la protection des centres urbains.

Ainsi, en août, le porte-parole de la mission de l’Otan « Resolute Support » a indiqué que « le rythme des pertes pour les Afghans cette année est plus élevé ». Et d’ajouter : « Nous sommes inquiets de ces pertes importantes chez les Afghans et nous travaillons avec eux autant que nous le pouvons pour essayer de réduire ces pertes », lesquelles seraient 20% supérieures à celles constatées en 2015.

Par ailleurs, l’ANA, qui doit par ailleurs composer avec des taux de désertion relativement élevés, souffre de déficits capacitaires importants, en particulier dans les domaines de la logistique et du soutien sanitaire ainsi que dans celui de l’aviation. D’où la vocation de la mission Resolute Support, qui a pour tâche, entre autres, de former les soldats afghans afin de leur donner les compétences qui leur font défaut.

Mais certains d’entre eux ne sont pas formés dans leur pays mais aux États-Unis. Depuis 2007, 2.200 personnels de l’ANA y ont suivi des stages pour se perfectionner. Seulement, certains en ont profité pour prendre la tangente, au point que le Pentagone estime que ce phénomène « sort de l’ordinaire ».

Ainsi, depuis septembre, 8 militaires afghans ont quitté, sans la moindre autorisation, les bases américaines où ils suivaient leur formation . Et, depuis janvier 2015, 40 cas similaires ont été constatés.

Le Pentagone « étudie des moyens de durcir les critères (de sélection) pour l’entraînement de façon à réduire le risque de défections individuelles aux Etats-Unis de la part des Afghans », a expliqué une porte-parole à l’agence Reuters.

Quant aux motivations de ces déserteurs, elles ne sont pas connues. Toutefois, « rien n’indique que les transfuges aient été impliqués dans des activités criminelles ni qu’ils représentent une menace pour les Etats-Unis », a indiqué un responsable militaire américain. Une façon de dire qu’il ne s’agit pas de taliban infiltré dans les rangs de l’ANA après avoir déjoué les mesures de contrôle et de sécurité.

Cependant, un tel risque n’est jamais nul, d’autant plus qu’il y a eu des cas, récemment, de taliban infiltrés. Fin septembre, dans la province de Kunduz, deux d’entre eux ont ainsi froidement tué au moins 12 soldats afghans alors endormis.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]