Le général (2S) Piquemal a été radié des cadres

En février, le général (placé en deuxième section, 2S) Christian Piquemal était interpellé lors d’une manifestation organisée à l’appel du mouvement des « Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident » (Pegida) et interdites par les autorités.

Cette affaire suscita un certain émoi dans une partie de l’opinion, sans doute impressionnée par la qualité d’ancien commandant de la Légion étrangère (COM.LE) du général Piquemal ou nostalgique du putsch des généraux d’avril 1961 (voire les deux).

Cela étant, poursuivi devant la justice pour avoir « joué un rôle déterminant » dans cette manifestation « anti-migrants » interdite, le général Piquemal, qui passa une partie de sa carrière dans les cabinets ministériels de gouvernements de gauche, fut relaxé en mai dernier.

Seulement, le ministère de la Défense avait également lancé une procédure disciplinaire à l’encontre du général Piquemal au motif qu’il avait manqué à son devoir de réserve que lui impose son statut en deuxième section. Et la sanction vient de tomber : l’ancien COM.LE a été radié des cadres.

Cette mesure, qui sanctionne des fautes lourdes, peut sembler disproportionnée par rapport à l’échelle des sanctions, réparties en trois groupe selon leur sévérité (cela va du blâme du ministre à la radiation des cadres).

Pour rappel, la deuxième section concerne les officiers généraux qui, n’étant plus d’active, restent à la disposition du ministre de la Défense. Ils peuvent ainsi être temporairement replacés en « première section » pour des missions ponctuelles. En outre, ils ont les mêmes obligations que leurs camarades encore en activité.

Or, l’article 4 du Statut général des militaires indique en effet que si « les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres », elles « ne peuvent cependant être exprimées qu’en dehors du service et avec la réserve exigée par l’état militaire. »

Quoi qu’il en soit, le général Piquemal se dit « profondément indigné par cette décision injuste et injustifiée, excessive et disproportionnée. » Et, a-t-il confié au quotidien Le Figaro, il a l’intention de porter l’affaire devant la « Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), si besoin », estimant que cette « sanction est un hiatus, une anomalie grave, en totale contradiction avec ma relaxe. » Et d’ajouter : « C’est le désaveu du pouvoir judiciaire par le pouvoir administratif, cela bouleverse la hiérarchie des normes juridictionnelles, c’est tout simplement du jamais-vu! »

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