M. Kerry rassure les alliés de l’Otan sur la solidarité militaire américaine

f22-20150906

Pour le moment, Donald Trump, le candidat investi par le Parti républicain pour la course à la Maison-Blanche, est distancé dans les sondages par Hillary Clinton, sa rivale du Parti démocrate. Cela étant, les jeux ne sont pas faits et tout reste encore possible.

D’autant plus que le politologue américain Allan Lichtman prévoit une victoire du candidat du Parti républicain, d’après une méthode prédictive qui n’a jamais été prise en défaut depuis l’élection présidentielle de 1984. Cela étant, le chercheur se veut prudent. « Vu la nature sans précédent de la candidature de Trump et Trump lui-même, il pourrait défaire toutes les prédictions et perdre même si le verdict historique est en sa faveur », a-t-il relativisé.

Quoi qu’il en soit, M. Trump a multiplié les critiques à l’égard de l’Otan et remis en cause le principe de défense collective [article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord] au motif que les Alliés « profitent » des « largesses » des États-Unis en matière militaire. Des propos qu’il a répétés lors du premier débat l’ayant opposé à Mme Clinton, le 26 septembre, après avoir avoué qu’il n’avait « pas beaucoup réfléchi au sujet de l’Otan ».

De tels propos ne peuvent que susciter de l’inquiétude chez certains membres de l’Otan, comme les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) ou la Pologne, qui s’estiment menacés par la Russie. Aussi, l’actuel chef de la diplomatie américaine, John Kerry, s’est employé à les rassurer lors d’un discours prononcé à Bruxelles, le 4 octobre, devant le centre de réflexion German Marshall Fund.

Tout d’abord, M. Kerry a souligné que « l’Otan est une alliance défensive » et, qu’à ce titre, « le peuple russe, en particulier, doit savoir qu’en dépit de ce que ses dirigeants lui disent parfois, l’Alliance ne cherche pas à affaiblir, endiguer ou diviser la nation russe ». Puis, il a a rappelé le principe de défense collective défini à l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.

« Aux Etats-Unis, nous n’oublierons jamais que l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord avait été déclenché pour la première fois après le 11-Septembre (2001). Et je peux vous assurer – quoi que vous ayez pu lire récemment – que les Etats-Unis ne se déroberont jamais devant leurs propres obligations de l’article 5 si un membre de l’Otan devait être attaqué », a assuré le secrétaire d’État américain.

Plus tôt avant lui, lors d’un déplacement à Riga (Lettonie) en août, Joe Biden, le vice-président américain, n’avait pas dit autre chose en assurant que l’engagement des États-Unis au titre de l’article 5 était « solide comme un roc ».

Et d’ailleurs, pour M. Kerry, « toutes les administrations (américaines), républicaines et démocrates, depuis 1949 » ont toujours respecté leurs « obligations en matière de sécurité, conformément à l’article 5, le socle absolu. » De quoi, sans doute, faire réfléchir M. Trump s’il devient le 45e président des États-Unis.

Photo : A-10 et F-22 dans le ciel estonien, en septembre 2015

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