Libye : Des avions américains F-15 bientôt basés en Corse?

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Depuis le 1er août, à la demande de Tripoli, les États-Unis ont lancé l’opération Odyssey Lightning afin d’appuyer les troupes du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) à chasser l’État islamique de la ville de Syrte. D’où une campagne de frappes aériennes menée par des avions AV-8 Harrier II et des hélicoptères d’attaque AH-1 SuperCobra embarqués à bord du navire d’assaut amphibie USS Wasp.

Pour le moment, et après quelque 200 frappes contre leurs positions, les jihadistes de l’EI tiennent toujours un quartier de Syrte. Et le rythme des opérations est donné par les forces du GNA, qui lancent ponctuellement des assauts entre deux périodes d’accalmie.

Et ce qui ne devait être qu’une affaire de « quelques semaines » dure… Cela étant, le soutien militaire américain à Tripoli ne devrait pas s’arrêter après la reprise de Syrte étant donné que le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a dit souhaiter une implication militaire plus importante de Washington…

Quoi qu’il en soit, l’on apprend par un article du quotidien « Le Monde » que le Pentagone envisage de déployer des chasseurs-bombardiers F-15 sur la base aérienne 126 de Solenzara, en Corse. Cette dernière avait d’ailleurs déjà été utilisée par l’armée de l’Air lors de l’opération Harmattan, en 2011.

Actuellement, les F-15 de l’US Air Force sont basés au Royaume-Uni, précisément à Lakenheath. Ces appareils ont déjà effectué des missions en Libye au cours de ces derniers mois, notamment pour effectuer des frappes ciblées contre des dirigeants de l’EI ou de groupes jihadistes proches d’al-Qaïda au Maghreb islamique. Les baser en Corse permettrait donc de raccourcir le temps de vol et d’économiser le carburant.

Cela étant, le gouvernement italien avait dit, en août, être « prêt à considérer favorablement une demande [américaine] d’utilisation de ses bases aériennes et de son espace aérien et à soutenir l’opération, si elle doit conduire à une issue plus rapide et efficace des actions en cours. » Mais, apparemment, selon Le Monde, Rome n’aurait finalement donné son accord que pour l’utilisation des drones MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper de l’US Air Force. D’où l’intérêt de la BA 126.

Seulement, rapporte le quotidien, si le ministère français de la Défense a donné son accord pour un tel déploiement, il semblerait qu’il y ait eu de la friture sur la ligne. La décision finale devant être prise par le président Hollande, ce dernier aurait voulu que son homologue américain, Barack Obama, lui en fasse directement la demande. Et, visiblement, cela aurait été perçu comme un refus à Washington… Reste maintenant à effacer ce malentendu pour que les F-15 américains puissent se déployer en Corse.

À noter que des appareils de l’US Air Force opèrent déjà depuis une base aérienne française : dans le cadre de l’opération Juniper Micron, trois avions ravitailleurs KC-135 ont été déployés sur la BA 125 d’Istres afin de soutenir les opérations aériennes de l’armée de l’Air dans la bande sahélo-saharienne (BSS).

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