Le nombre d’attaques contre la Mission des Nations unies au Mali a « sensiblement augmenté »

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Depuis le début de son mandat, en juillet 2013, la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) a perdu plus de 70 Casques bleus, ce qui en fait l’une des opérations de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines. Et ce n’est malheureusement pas fini…

En effet, ce bilan s’est à nouveau alourdi avec la mort de deux soldats tchadiens à Aguelhok, dans le nord du Mali, près de la frontière avec l’Algérie.

Le 3 octobre, vers 14 heures, le camp de la MINUSMA implanté dans cette localité de la région de Kidal a été visé par plusieurs tirs de mortiers, ce qui a conduit au déploiement d’une force d’intervention rapide visant à en identifier les auteurs.

C’est alors que deux véhicules de la mission des Nations unis ont été touchés par l’explosion du mine, laquelle a tué sur le coup un soldat tchadien et en a blessé gravement cinq autres, dont un décédera quelques heures plus tard. Dans le même temps, cinq roquettes ont été tirées en direction de la camp de la MINUSMA à Kidal. En général, les actions de ce type sont revendiquées par le groupe jihadiste Ansar Dine, très présent dans la région.

Entre début juillet et fin septembre, et selon le rapport trimestriel [.pdf] de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, 13 Casques bleus ont perdu la vie au Mali, de même que 52 soldats des Forces armées maliennes (FAMa).

« Le nombre d’attaques perpétrées contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et la MINUSMA a sensiblement augmenté : les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été attaquées 39 fois, la MINUSMA 27 fois et une entreprise qui travaille pour la MINUSMA une fois, alors que, au cours de la période précédente, il y avait eu 9 attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et 15 contre la Mission », peut-on lire dans le rapport en question.

En outre, ces attaques, généralement commises par des groupes jihadistes et qui ont aussi visé les forces françaises de l’opération Barkhane, sont « de plus en plus fréquentes et audacieuses et de mieux en mieux coordonnées. » Et, toujours selon le document, elles « deviennent de plus en plus sophistiquées et complexes. »

Alors que, en juin, le mandat de la MINUSMA a été rendu plus « robuste » par le Conseil de sécurité de l’ONU, lequel a relevé le plafond des effectifs engagés, les moyens ne suivent toujours pas, en particulier dans le domaine des hélicoptères.

« La MINUSMA a besoin d’urgence d’une unité d’hélicoptères d’attaque et d’une unité moyenne d’hélicoptères militaires étant donné que ceux qui sont actuellement positionnés dans le secteur « est » seront rapatriés au début de 2017. Une unité moyenne d’hélicoptères militaires devra également être remplacée dans le secteur « ouest » d’ici à la fin de 2016″, s’alarme Ban Ki-moon dans son rapport.

« L’absence de ces hélicoptères aura un impact négatif sur l’efficacité opérationnelle de la Mission en raison de la diminution de la mobilité et de la capacité à évacuer des blessés et des malades », a-t-il prévenu. En outre, les mêmes carences sont constatées au niveau des véhicules blindés de transport de troupe, dont il manque encore à la MINUSMA 38 exemplaires.

« Au 20 septembre, la composante militaire de la MINUSMA comptait 10 635 soldats, soit 80 % de l’effectif autorisé (13 289). La Mission a encore besoin, notamment, d’un bataillon spécialisé en convois de combat, d’une unité d’hélicoptères armés pour le secteur nord, d’une compagnie de forces spéciales supplémentaire pour le secteur ouest, de compagnies d’infanterie supplémentaires et de spécialistes de la formation, de l’encadrement et de l’équipement pour la neutralisation des explosifs » a encore détaillé M. Ban.

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