Au moins une dizaine de cas de radicalisation au sein de la Gendarmerie

En janvier, une femme gendarme, compagne d’un proche d’Amédy Coulibaly, l’auteur, un an plus tôt, de la prise d’otages de l’Hyper Cacher et l’assassin de 4 personnes de confession juive et d’une policière municipale, a été condamnée à un an de prison avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir consulter des fichiers alors qu’elle était en poste poste au Centre national de formation au renseignement opérationnel (CNFRO) de Rosny-sous-Bois.

Plus récemment, l’hebdomadaire Le Point a évoqué le cas de deux autres femmes gendarmes, écartées en 2013 pour les mêmes raisons. L’une des deux avait même le dessein de se rendre, avec son mari, en Syrie pour rejoindre l’État islamique.

Ces exemples montrent que la Gendarmerie, comme le reste de la société, n’est pas à l’abri de ce genre de phénomène. Interrogé, ce 29 septembre, sur les ondes de RTL, son directeur, le général Richard Lizurey, a déclaré que, « aujourd’hui, il y a « quelques cas [de gendarmes radicalisés] que nous détectons, que nous suivons, que nous traitons parce qu’il faut d’abord arriver à déterminer exactement quel est le niveau de radicalisation et le niveau de la menace et ensuite prendre les moyens appropriés pour exclure ces personnes qui n’ont pas leur place dans un service public. »

En tout, le général Lizurey a précisé qu’il y a actuellement une « dizaine de cas » de radicalisation détectés parmi les 125.000 gendarmes qu’il a sous ses ordres. Un chiffre « qui reste quand même raisonnable », a-t-il estimé.

Par ailleurs, le général Lizurey a aussi assuré que des mesures sont prises pour éviter les risques d’infiltration au sein de la Gendarmerie, notamment au niveau du recrutement. « Il faut se prémunir » et « nous vérifions un certain nombre d’éléments sur les candidats », a-t-il dit.

« Dans le cadre de nos recrutements, quels qu’ils soient, nous prenons des précautions pour vérifier que nous ne soyons pas infiltrés », a insisté le général Lizurey, avant de préciser qu’il « y a eu déjà quelques exemples » de candidats récusés.

Les mêmes précautions sont prises au niveau des autres armées. En juin, le général Jean-François Hogard, son directeur, la Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense, suit « en priorité » une « cinquantaine » de cas de militaires sensibles à la propagande jihadiste. Et 8% des candidats à un recrutement ont été écartés après examen de leur dossier au vu de leur « vulnérabilité » ou à cause d’un « antécédent constitué. »

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