Selon la coalition, l’EI pourrait utiliser du gaz moutarde pour défendre Mossoul

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Lors d’une audition au Congrès, la semaine passée, le général Joseph Dunford, chef d’état-major interarmées américain, a confirmé que l’État islamique (EI ou Daesh) avait bel et bien tiré un obus chargé de gaz moutarde (ypérite) contre des troupes américaines à Qayyarah (Irak). Aussi, le Pentagone craint que l’organisation jihadiste ait recours à ce type de munitions pour défendre Mossoul.

« Nous pouvons nous attendre à ce qu’au fur et à mesure que l’offensive sur Mossoul progresse, l’EI va encore essayer d’utiliser » des munitions à l’agent moutarde, a en effet affirmé le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

Toutefois, les munitions chargées de gaz moutarde utilisées par les jihadistes serait « rudimentaires » et « militairement non significatives », à en croire ce porte-parole. Ainsi, l’agent chimique qu’elles contiennent a la forme d’une « poudre », associée à du goudron. Il « n’a généralement pas une concentration mortelle » et il est « plus irritant qu’autre chose », a-t-il expliqué.

En tout, l’EI aurait utilisé une « vingtaine de fois » des munitions chargées de gaz moutarde, dont au moins une en Syrie, précisément à Marea, en août 2015. Ce cas figure dans un rapport établi par le Joint Investigative Mechanism (JIM) et communiqué au Conseil de sécurité des Nations unies.

Cette menace a bien été prise en compte, assure le Pentagone. Les militaires américains susceptibles d’être envoyés dans le nord de l’Irak pour former les forces irakiennes ou bien pour leur founir un appui d’artillerie sont « entraînés à de très nombreuses reprises avant d’aller dans des endroits comme Qayyarah », a fait valoir le capitaine de vaisseau Jeff Davis.

En outre, 50.000 masques à gaz auraient été fournis aux combattants anti-jihadistes en Irak. « Nous voulons que les forces de sécurité irakiennes et les peshmergas (combattants kurdes) puissent détecter » l’agent moutarde « et se défendre », a affirmé le porte-parole.

Les substances chimiques utilisées par l’EI viennent de deux sources : soit elles ont été fabriquées par les jihadistes eux-mêmes (un centre de production, près de Mossoul, a récemment été détruit par la coalition), soient elles viennent d’anciens stocks syriens (voire irakiens).

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