Plus de 40 avions militaires chinois ont volé près de l’espace aérien japonais

k6k-20160926

En novembre 2015, une formation comptant 11 avions militaires chinois – 8 bombardiers H-6K et 3 appareils de reconnaissance – fut repérée dans le détroit de Miyako, large de 250 km environ, à la limite de l’espace aérien japonais.

À l’époque, Pékin avait expliqué que les avions de l’Armée populaire de libération (APL) participaient à des « manoeuvres au-dessus de l’ouest de l’océan Pacifique » et que ces exercices avaient été menés « en conformité avec le droit international ». Seulement, la zone concernée comprend l’archipel Senkaku, dont la souveraineté japonaise est contestée par la Chine (et Taïwan).

Près de 10 mois plus tard, le 25 septembre, la Chine a mené le même type d’opération en envoyant cette fois pas moins de 40 appareils, dont des bombardiers H-6K, des ravitailleurs et, pour la première fois, des chasseurs Su-30. Ce qui a mis les Forces aériennes d’autodéfense japonaises en alerte.

Là encore, le ministre chinois de la Défense a justifié ce déploiement autant massif qu’inédit par la nécessité de « tester des capacités de combat en mer ». En outre, il a fait valoir qu’il avait eu lieu dans la zone d’identification de défense aérienne » (ADIZ) instituée unilatéralement par Pékin en 2013. Or, cette dernière couvre l’archipel Senkaku…

Mais il s’agit aussi d’une démontration de force chinoise ainsi qu’une réponse à l’annonce faite par la ministre japonaise de la Défense, Tomomi Inada, selon laquelle les forces d’autodéfense nippones allaient prendre part à des manoeuvres conjointes avec les États-Unis en mer de Chine méridionale, dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin, malgré l’avis rendu en juillet par la Cour internationale d’arbitrage, pour qui les prétentions chinoises sont « sans fondement juridique. »

Quoi qu’il en soit, l’envoi de cette « escadre » dans le détroit de Miyako n’est évidemment pas fait pour apaiser les tensions. Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a averti, ce 26 septembre, que Tokyo ne tolérerait « jamais aucune tentative unilatérale visant à modifier le statu quo » dans cette zone contestée.

« Nous nous engageons à défendre le territoire du Japon, et dans la mer et dans les airs », a-t-il assuré, lors de l’ouverture de la session parlementaire, avant de souligner que Tokyo comme Pékin doivent « partager une part importante de la responsabilité de la paix et de la prospérité dans la région. »

En juillet, Pékin a rapporté un incident ayant impliqué deux F-15 japonais et deux de ses Su-30, les premiers ayant « verrouillé » leur radar de conduite de tir sur les seconds.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]