La Turquie va renforcer sa présence militaire dans le nord de la Syrie

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Dans un premier temps, l’opération « Bouclier de l’Euphrate », lancée le 24 août, dans le nord de la Syrie, par la Turquie avec le concours de groupes rebelles syriens, avait deux objectifs : chasser l’État islamique (EI ou Daesh) de la ville frontalière de Jarabulus et empêcher les milices kurdes syriennes, liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) de faire la jonction entre les territoires qu’elles contrôlent, ce qui leur aurait été possible après la conquête de Manbij.

Ces deux objectifs sont quasiment atteints, la prise de Jarabulus ayant d’ailleurs été rapide, les jihadistes ayant en grande partie anticipé l’offensive turque en faisant mouvement vers la localité d’Al-Bab. Le 19 septembre, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est ainsi félicité que l’opération lancée il y a près d’un mois ait permis de « nettoyer jusqu’à présent près de 900 kilomètres carrés du territoire (syrien) de la présence d’éléments terroristes. »

Mais Ankara n’entend pas en rester là puisqu’il est désormais question d’étendre cette « zone de sécurité » de 900 à 5.000 kilomètres carrés. Et cela suppose de porter l’effort vers Al-Bab. Pour le moment, l’armée turque a envoyé entre au moins 500 militaires (en partie issus des forces spéciales) ainsi que des dizaines de chars et autres véhicules blindés. Pour cette nouvelle phase, il est envisagé de renforcer ces moyens déjà engagés.

« Comme l’a indiqué le président Erdogan, pour que la frontière turque soit totalement sécurisée il est impératif de nettoyer Al-Bab » et pour cela, « le nombre d’hommes va augmenter », a ainsi confié un responsable turc au quotidien Hürriyet. Selon ce dernier, les « forces spéciales s’appuieront sur des avions de guerre et des chars, et seront suivis de troupes au sol. »

Si l’importance des renforts que compte envoyer Ankara dans le nord de la Syrie n’a pas été précisée, Nihat Ali Ozcan, un analyste d’un centre de réflexions turc, a estimé, d’après Bloomberg, que l’armée turque pourrait déployer des « milliers de soldats » pour « nettoyer » cette zone de 5.000 km2 et la tenir.

En outre, chasser l’EI d’Al-Bab suppose… de passer par Manbij, localité tenue par les Forces démocratiques syriennes, dont font partie les milices kurdes syriennes des YPG.

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