La Corée du Sud envisage de commander 20 avions F-35 supplémentaires

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En 2012, la Corée du Sud avait lancé un appel d’offres portant sur l’acquisition de 60 avions de combat destinés à remplacer les F-5 Tiger de ses forces aériennes.

Longtemps donné favori, le F-15 SE de Boeing fut finalement écarté in-extremis après une campagne en faveur du F-35A de Lockheed-Martin, menée par 17 anciens généraux de la Republic of Korea Air Force (RoKAF). « Nous ne pouvons pas choisir des voiturettes à la place de berlines simplement parce qu’elles sont moins chères », avaient-ils plaidé dans une lettre ouverte.

Du coup, et afin « mieux répondre à l’augmentation des menaces nucléaires balistiques de la Corée du Nord », dont les forces aériennes, à l’exception de ses MiG-29, met en oeuvre des pièces de musée, Séoul annonça son intention d’acquérir 40 exemplaires du F-35A pour 6,8 milliards de dollars. Quant aux 20 appareils manquants, il fut indiqué qu’ils feraient l’objet éventuellement d’un nouvel appel d’offres.

Seulement, l’accélération du programme nucléaire mené par la Corée du Nord, associé aux développement de ses missiles balitiques, l’état-major sud-coréen envisage dès maintenant de commander 20 F-35A supplémentaires, pour, selon l’agence Yohnap, « améliorer sa capacité à effectuer des frappes chirurgicales sur le quartier général du commandement nord-coréen depuis le ciel de Pyongyang. »

Plus généralement, pour contrer la menace du millier de missiles que compterait l’arsenal nord-coréen, et en plus du développement de ses capacités antimissiles, grâce au concours des États-Unis, qui ont annoncé le déploiement d’une batterie de leur système THAAD, Séoul a élaboré un plan pour neutraliser simultanément tous les sites de lancement, organisés selon trois cercles.

Le premier, situé à environ 50-90 km au nord de la Zone démilitarisée (DMZ), s’appuie sur environ 500 missiles Scud d’une portée allant de 300 à 700 km. Le second cercle, à une trentaine de kilomètres plus au nord, compte 200 à 300 missiles Rodong de porté intermédiaire. Enfin, le dernier, implanté au coeur de la Corée du Nord, abrite les missiles balistiques intercontinentaux KN-08.

Pour neutraliser ces sites de missiles (ainsi que les véhicules utilisés pour les lancer), l’état-major sud-coréen veut se doter de davantage de missiles balistiques de type Hyunmoo 2A et 2B (d’une portée de 300 km et de 500km) et missiles Hyunmoo 3 (d’une portée de 1.000 km).

Cockpit du F-35

Cockpit du F-35

Pour autant, augmenter le nombre de missiles en dotation ne suffirait, pas en croire les responsables militaires sud-coréens. D’où l’option de commander, sans tarder, les 20 F-35A supplémentaires, pour mener à bien, en cas de recours à l’arme nucléaire par Pyongyang, l’opération KMPR (Korea Massive Punishment & Retaliation).

« Comme la Corée du Nord semble avoir renforcé ses capacités nucléaires et balistiques ces dernières années, nous sommes en train de compléter notre programme de frappes contre la Corée du Nord en cas de guerre », a fait valoir une responsable militaire auprès de l’agence Yonhap.

Le choix du F-35A, furtif, s’explique surtout par la défense aérienne nord-coréenne, organisée selon 4 couches, avec notamment des missiles sol-airde moyenne à haute altitude à très longue portée SA-5 Gammon.

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