Les objectifs du nouveau directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire

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Laissé vacant pendant plus de six mois, le poste de directeur de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM) a finalement été confié, en juin, à Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, le co-fondateur de l’Association pour les Études sur la Guerre et la Stratégie (AEGES).

Pour la rappel, l’IRSEM, qui dépend de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS), est notamment chargé de réaliser des études qui lui sont demandées, de contribuer au renforcement des liens entre le monde la défense et celui de la recherche, d’apporter au concours à l’enseignement supérieur militaire et de faire rayonner la pensée stratégique française.

Dès son arrivée, le nouveau directeur a entrepris de changer l’identité visuelle de l’IRSEM avec la conception, en interne (ce qui coûte rien) d’un nouveau logo particulièrement inspiré et réussi. En outre, il a aussi modifié l’organigramme de l’institut afin de le rendre plus lisible, avec trois équipes (recherche, direction, soutien).

S’agissant de l’équipe de recherche, cette dernière est organisée autour de cinq pôles : Questions régionales Nord (qui inclut la Russie, la Chine, le Japon et la péninsule coréenne), Questions régionales Sud, Armement et économie de défense, Défense et société et Pensée stratégique (dont les travaux porteront sur la conduite des conflits armés aux niveaux stratégique, tactique et opérationnel).

Pour Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, il s’agit ainsi de mettre l’IRSEM en ordre de marche pour « être utile au ministère et respecté dans le monde universitaire » tout en jouant un rôle déterminant dans la mise en place d’une filière de « War Studies » (études de la guerre) à la française, comme il en existe déjà depuis fort longtemps dans le monde anglo-saxon.

Comme il le souligne, cette filière est d’autant plus nécessaire que si la « France pense beaucoup à la guerre (…) elle ne pense pas assez la guerre », parce que, notamment, « ni les études sur la guerre ni les études stratégiques ne sont reconnues à l’université. »

Aussi, l’ambition du nouveau directeur est de fédérer (rares) les iniatives qui ont vu le jour dans ce domaine au cours de ces dernières années afin de « faire émerger un centre de recherche ou un département de taille suffisamment importante pour rivaliser avec les grands pôles internationaux des War Studies. »

Pour cela, M. Jeangène Vilmer a fixé deux objectifs : « universitariser » et « opérationnaliser » l’IRSEM. Pour le premier, il s’agit de rendre l’intitut « plus crédible scientifiquement, plus visible et plus attractif pour le CNRS et les universités ». Quant au second, l’idée de faire en sorte qu’il soit « plus utile au ministère de la Défense, donc plus influent, plus respecté ».

Atteindre ces deux objectifs, qui peuvent sembler contradictoires, l’IRSEM mettra l’accent sur le recrutement de « docteurs, si possible avec un post-doctorat, publiant dans les meilleures revues scientifiques évaluées par les pairs, de préférence en anglais, également des livres, et ayant une reconnaissance internationale. »  Plusieurs chercheurs de ce calibre ont déjà été recrutés : Hugo Meijer, du King’s College de Londres, et Denis Tull, de la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) de Berlin. Et il est aussi question de rendre plus cohérents les dispositifs de soutien à la recherche, notamment au niveau de l’attribution d’allocations doctorales et post-doctorales.

Enfin, M. Jeangène Vilmer a fait le tri dans la dizaine de publications de l’institut, dont certaines étaient inactives depuis plusieurs mois. Seuls quatre formats seront conservés, avec une nouvelle formule de La Lettre de l’IRSEM et la reprise de la diffusion de la revue scientifique « Les Champs de Mars« , laissée à l’abandon depuis mars 2015.

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