Le contrat portant sur l’achat de 36 Rafale par l’Inde est finalisé

rafale-20141021

Les discussions concernant l’acquisition de 36 Rafale par l’Inde, annoncées en avril 2015 lors d’une visite officielle du Premier ministre indien, Narendra Modi, à Paris, sont désormais terminées et la signature du contrat serait imminente.

Pour rappel, l’Inde a exprimé le souhait d’acquérir « sur étagère » [c’est à dire fabriqués en France] 36 avions Rafale pour répondre au plus vite aux besoins opérationnels de l’Indian Air Force, qui peine encore à aligner les 42 escadrons de chasse qui lui sont nécessaires pour faire face aux menaces chinoises et pakistanaises.

Dans le même temps, New Delhi décida d’annuler l’appel d’offres MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) qui, remporté par le Rafale, portait sur l’acquisition de 126 avions multi-rôles, dont 108 devaient être assemblés en Inde. Cette décision fut motivée par la complexité (et donc la longueur) des négociations.

En janvier, lors d’une visite officielle du président Hollande à New Delhi, un accord intergouvernemental entre la France et l’Inde fut ainsi signé. Restait alors à en régler les aspects financiers. À l’époque, il avait été affirmé que ce n’était qu’une « question de jours ». Seulement, ce fut plus compliqué que prévu.

Mais, début septembre, des sources au sein du ministère indien de la Défense confièrent à la chaîne de télévision NDTV que le projet de contrat concernant l’achat des 36 Rafale venait d’être transmis au bureau du Premier ministre pour un examen final. Une information non démentie par un responsable de haut rang, sollicité par l’agence de presse « Press Trust of India ».

Puis, dans son édition du 12 septembre, le quotidien « Times of India » rapporta que, selon des sources gouvernementales, le contrat était « dans les étapes finales ». Et, visiblement, sa signature serait imminente, à en croire un haut fonctionnaire du ministère indien de la Défense.

En effet, le document devrait être examiné le 21 septembre prochain par le Cabinet Committee on Security (CCS), présidé par le Premier ministre, afin d’y obtenir une approbation finale. Une fois cette étape passée, plus rien ne s’opposera à la signature du contrat. D’après la NDTV, elle pourrait avoir lieu le 23 septembre, ce que des responsables indiens n’ont pas souhaité confirmer.

Cela étant, selon les détails livrés par la presse indienne, ce contrat aurait pu être signé beaucoup plus tôt mais New Delhi a cherché à obtenir le meilleur accord possible. Ainsi, la partie indienne aurait obtenu une baisse de 590 millions d’euros sur le montant total de la commande, ainsi que des compensations industrielles à hauteur de 50% de ce dernier.

Le montant du contrat s’éleverait à environ 7,8 milliards d’euros. Cette somme comprend également la livraison de munitions (comme le missile air-air longue portée Meteor) ainsi que le soutien des 36 Rafale dont la livraison commencera en 2019.

Les négociations de ce contrat n’ont pas manqué de susciter des rumeurs, lesquelles ont servi les intérêts d’industriels concurrents. Ainsi, le quotidien The Indian Express avait affirmé que les discussions étaient dans l’impasse parce que Paris refusait des garanties bancaires… ce qui était évidemment faux, étant donné que la vente des Rafale est couverte par l’accord intergouvernental signé en janvier 2016.

Mais cela n’empêcha pas Sputnik News de reprendre cette information qui n’en était pas une. Et pour cause : Moscou a tenté à plusieurs reprises de torpiller les négociations commerciales entre l’Inde et la France, comme en proposant à New Delhi, en juillet, la modernisation de 196 des 272 avions Su-30 MKI en service au sein de l’Indian Air Force à un tarif de 8 milliards de dollars.

Qui plus est, les industriels américains ne sont pas en reste puisqu’ils ont proposé à New Delhi d’assembler le F-18 Super Hornet (Boeing) et le F-16 (Lockheed-Martin) en Inde dans le cas où ces appareils seraient choisis pour équiper l’Indian Air Force.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]