Boeing conteste le choix du Danemark en faveur du F-35

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Cet été, et comme l’avait fait l’US Marine Corps un an plus tôt, l’US Air Force a estimé que le F-35A, développé par Lockheed-Martin, était désormais prêt à effectuer des missions de combat basiques. Et cela a été considéré comme étant une étape majeur dans le programme de cet avion de combat dit de 5e génération.

Depuis, et après une campagne intensive d’essais ayant consisté à faire larguer par le F-35 des missiles AIM-120 AMRAAM et AIM-9X ainsi que des JDAM (Joint Direct Attack Munition) et des bombes guidées, l’US Air Force a réceptionné son 100e exemplaire de ce type d’appareil.

Cependant, Michael Gilmore, le directeur des essais opérationnels du Pentagone, s’est montré nettement moins enthousiaste que les responsables de l’aviation américaine. Dans une note évoquée par l’agence Bloomberg, il a estimé prématuré le fait de déclarer le F-35A apte au combat, résultats d’essais à l’appui. Ainsi, les capacités de l’appareil (guerre électronique, emploi des armes, fusion de donnée) sont encore limitées, en raison des défauts de son logiciel (qui est en fait son « système d’exploitation »).

Cette note, qui a évidemment été envoyée aux responsables de l’Air Force, détaille tous les problèmes importants qui doivent être corrigés en priorité pour que le F-35 puisse être complètement apte au combat. Or, cela n’en prend pas le chemin, avance M. Gilmore.

Quoi qu’il en soit, en dépit de son coût élevé, le F-35 connaît un certain succès à l’exportation, même s’il n’est pas « combat proven ». Ainsi, après le Royaume-Uni, le Pays-Bas, la Norvège, le Japon, la Corée du Sud, Israël et l’Italie, le Danemark a annoncé, en mai, son intention de commander 27 exemplaires de cet appareil afin de remplacer ses 45 F-16 acquis dans les années 1980.

D’après Copenhague, les coûts du F-35 seraient inférieurs par rapport aux autres avions de combat qui étaient en lice (F/A-18 Super Hornet de Boeing et Eurofighter Typhoon) pour accomplir les mêmes missions.

Par exemple, le coût total des 27 F-35 serait de 42,2 milliards de couronnes, soit 30% de moins que celui du Super Hornet, qui est un avion amorti et éprouvé au combat. De quoi faire tousser les dirigeants de Boeing…

Aussi, ces derniers ont décidé de contester officiellement le choix du ministère danois de la Défense, qui reposerait sur une « procédure d’évaluation biaisée ».

« Nous pensons que l’évaluation des candidats par le ministère a été fondamentalement biaisée et qu’elle a estimé de façon inexacte le coût et les capacités du F/A-18 Super Hornet », a expliqué dit Debbie Rub, vice-présidente et directrice générale de la division Boeing Global Strike.

En contestant la décision danoise, Boeing pourra avoir accès à tous les documents relatifs à procédure d’évaluation des appareils en lice.

Pour autant, le ministre danois de la Défense, Peter Christensen, se veut serein. « Je constate que nous avons eu une procédure très complète et transparente avant que le choix ne se fasse; cela a débouché sur un large accord politique », a-t-il commenté.

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