L’État islamique revendique son premier attentat au Kenya

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Le 5 septembre, l’État islamique (EI ou Daesh) a affirmé, via son agence de presse Amaq, avoir commis pas moins de 729 attaques suicides depuis le début de cette année.

L’Irak est le principal pays visé, avec 431 attentats de ce type (soit 59% du total), majoritairement perpétrés dans la province d’al-Anbar où plusieurs opérations des forces irakiennes, appuyés par des milices chiites et la coalition international, ont eu lieu au cours de ces derniers mois,, en particulier à Ramadi et et à Falloujah).

Évidemment, et pour les mêmes raisons, à savoir les offensives menées par les milices kurdes syriennes, la Syrie est également concernée, avec 268 attaques suicides (37%). Vient ensuite la Libye, où 29 attentats ont été commis, principalement à Syrte, d’où les jihadistes sont en passe d’être chassés par les forces loyales au gouvernement libyen d’union nationale.

Cependant, il est à noter que ce bilan donné par l’EI « oublie » les attentats suicides commis en Turquie (dont celui contre l’aéroport d’Istanbul, en juin) et en Allemagne (celui d’Ansbach, le 25 juillet, avait pourtant été revendiqué par l’organisation jihadiste).

Quoi qu’il en soit, à ce total, l’on aurait pu ajouter l’attaque commise le 11 septembre par trois femmes vêtues d’un hijab contre un commissariat de police à Monbasa au Kenya. Ces dernières ont poignardé un policier, puis mis le feu au bâtiment avant d’être abattues. Le bilan aurait pu être élevé car il a été retrouve sur le cadavre de l’une d’entre-elles un gilet d’explosifs qu’elle n’avait pu le temps de déclencher.

Le Kenya a connu plusieurs attentats de grande ampleur ces dernières années (ambassade des États-Unis à Nairobi, centre commecial Westgate, université de Garissa), commis par al-Qaïda et ses affidés, c’est à dire, dans la région, les milices Shebabs implantées en Somalie. Sauf que l’attaque du commissariat de Monbasa a été revendiquée par l’EI. Une première dans cette partie de l’Afrique où le groupe jihadiste a de la peine à s’enraciner.

« Les auteures de l’attaque contre la police dans la ville de Mombasa sont des partisanes de l’État islamique. Elles ont mené cette opération en réponse aux appels à prendre pour cible les États croisés », a ainsi fait valoir Amaq.

Cela étant, les autorités kényanes ont annoncé, à plusieurs reprises déjà, avoir arrêté des sympathisant de l’EI. Ainsi, en mai, la police a fait état de l’arrestation d’un certain Mohammed Abdi Ali, un médecin présenté comme étant le responsable d’un réseau de recrutement qui facilitait les départs vers la Libye et la Syrie. Et, comme il avait accès à des substances comme l’anthrax, il a été accusé de préparer une attaque biologique dans le pays.

Quoi qu’il en soit, il est compliqué pour l’EI de s’implanter au Kenya, et plus généralement en Afrique de l’Est, en raison de l’hostilité des milices Shebab. Ainsi, sa branche somalienne ne compterait, au plus, qu’une centaine de combattants, principalement issus du clan Majerteen, originaire de la région semi-autonome du Puntland.

Isolé, ce groupe lié à l’EI est dirigé par Abdulqadir (ou Abdiqadir) Mumin, un ancien des Shebabs. Ce prêcheur radical, sans expérience militaire, aurait connu Mohamed Emwazi, le bourreau de Daesh surnommé « Jihadi John », lorsqu’il vivait à Londres au début des années 2000.

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