Washington financera la défense israélienne à hauteur de 38 milliards de dollars sur 10 ans

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L’accord sur le programme nucléaire iranien a été vivement critiqué par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Aussi, il espérait de solides contreparties de la part de Washington, c’est à dire une hausse substantielle de l’aide militaire que fournit Washington à Israël.

À première vue, l’on pourrait penser que le chef du gouvernement israélien a obtenu gain de cause étant donné que les États-Unis devraient augmenter de 8 milliards de dollars sur 10 ans le montant de l’aide militaire qu’ils octroient à Israël au titre de leur coopération en matière de défense, en vertu d’un nouvel accord militaire négocié âprement depuis plusieurs mois et devant entrer en vigueur en 2018.

Actuellement, et selon un précédent accord conclu en 2007, Washington verse, tous les ans, environ 3 milliards de dollars. Cette aide sera sera donc portée à 3,8 milliards par an (soit 38 milliards sur 10 ans), ce qui représente une augmentation de 25%.

Mais, contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette hausse n’est pas si importante qu’elle en a l’air pour Israël. Pour commencer, elle est très inférieure à ce qu’espérait M. Netanyahu, qui réclamait pas moins de 45 milliards de dollars sur 10 ans.

Qui plus est, cette aide américaine prendra en compte les investissements de la défense antimissile israélienne, qui, jusqu’à présent, bénéficiait de fonds spécifiques votés chaque année par le Congrès. En juin, ce dernier lui a ainsi alloué plus de 600 millions de dollars, ce qui a donné lieu à un bras de fer avec l’administration Obama.

Enfin, la disposition permettant à Israël d’investir 26,3 % de l’aide américaine pour soutenir sa propre industrie de l’armement ne sera pas reconduite. En clair, l’enveloppe donnée par Washington ne devrait servir qu’à acquérir du matériel américain. Cela étant, la portée de cette disposition pourrait être compensée par le faut que des groupes d’outre-Atlantique participent à la défense antimissile israélienne, comme Raytheon, Boeing ou bien encore Lockheed-Martin.

Pour rappel, un premier accord, signé en 1987, avait octroyé 1,8 milliards de dollars par an à Israël afin de lui garantir un « avantage militaire qualitatif ». Puis, cette aide fut portée à 2,4 milliards par l’administration Clinton en 1997 puis, 10 ans plus tard, à 3 milliards par celle du président George W. Bush.

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