La marine américaine a voulu tester la réaction de la défense aérienne iranienne

 

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Le Pentagone ne critique pas le fait que ses avions de patrouille maritime ou de recueil de renseignements électroniques soient interceptés, même s’ils évoluent dans l’espace aérien international, par des appareils russes ou chinois. C’est, en quelque sorte, la règle du jeu et, d’ailleurs, le même traitement est appliqué quand des bombardiers stratégiques russes, par exemple, longent les pays de l’Otan. En revanche, il reproche la façon dont ces interceptions sont faites, c’est à dire avec des manoeuvres dangereuses susceptibles de dégénérer en un incident grave.

Le 10 septembre, près du détroit d’Ormuz, deux avions de l’US Navy – un P8 Poseidon de patrouille maritime et un EP3 Aries spécialisé dans le recueil du renseignement électronique – n’ont toutefois pas été interceptés par l’aviation iranienne, alors qu’ils évoluaient, lors de missions séparées, à environ 1,5 km de l’espace aérien dont cette dernière assure la surveillance.

Cependant, les appareils américains ont été menacés, par radio, de se faire abattre par les forces anti-aériennes iraniennes. Cela étant, les deux équipages ont ignoré les messages et continué leur mission.

À la question de savoir pourquoi le P8 Poseidon et le EP3 Aries ont évolué aussi près des eaux territoriales iraniennnes, un responsable américain a confié à Fox News qu’il s’agissait de « tester la réaction des Iraniens ». Et, pour lui, le comportement de ces derniers n’est pas « professionnel ».

« C’est une chose de dire à quelqu’un de quitter votre pelouse. Mais là, nous n’étions pas sur leur pelouse », a souligné ce responsable. « Et si, à chaque fois, vous menacez de tirer pour abattre quelqu’un, alors ce ne peut pas être considéré comme une attitude professionnelle ».

Cet épisode est survenu après une série d’incidents ayant impliqué des navires américains et des vedettes rapides des Gardiens iraniens de la Révolution au cours de ces dernières semaines.

Le dernier en date – démenti ou, du moins, relativisé par Téhéran – a concerné le patrouilleur côtier USS Firebolt, qui aurait été « harcelé » par 7 vedettes iraniennes. Quelques jours plus tôt, commentant cette série d’incidents, le général Joseph Votel, le chef de l’US Centcom, le commandement pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, avait dit s’inquiéter de « commandants voyous » des Gardiens de la Révolution qui « essaient de nous tester », quitter à « provoquer une escalade militaire ».

Interrogé, le 13 septembre, sur ces incidents dans le golfe arabo-persique (GAP), Mark Toner, un porte-parole du département d’État a parmé d’une « tendance inquiétante » avant de dénoncer le comportement de l’Iran. En réalité, ceux qui misaient sur un changement d’attitude de Téhéran après la signature de l’accord portant sur son programme nucléaire en sont pour leurs frais.

« Nous n’avons jamais dit que ceci (l’accord nucléaire) allait régler toutes les fautes de conduite de l’Iran et de fait (…) nous n’avons pas vu de changement significatif », a admis Mark Toner, qui n’a pas exclu, au contraite, que cet accord ait reforcé la « ligne dure » au sein du régime iranien.

« L’Iran, comme beaucoup de pays, a un processus politique intérieur fondé sur différentes dynamiques que je ne peux pas évaluer dans un sens ou dans un autre », a affirmé M. Toner.

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