L’armée allemande a perdu une bataille en justice

Le fusil d’assaut G36, en dotation au sein de la Bundeswehr [armée allemande, ndlr] depuis la fin des années 1990, aura fait couler beaucoup d’encre. Sous l’effet de la chaleur, cette arme, fabriquée par Heckler&Koch, perd considérablement en précision, des écarts pouvant aller jusqu’à 50 cm ayant été constatés par les soldats allemands engagés en Afghanistan.

Et cela fut confirmé dans un rapport rendu par l’institut indépendant Ernst-Mach, le Centre technique de la Bundeswehr pour les armes et munitions (WTD 91) et l’Institut de recherche de la Bundeswehr pour les matériaux.

Du coup, le ministère allemand de la Défense, qui en avait commandé 178.000 exemplaires, a lancé une procédure pour remplacer, au plus vite, ce fusil d’assaut. Mais, dans le même temps, il a intenté un procès à Heckler&Koch, qui s’est toujours défendu avec vigueur des allégations portées contre son G36. Pour l’industriel, cette affaire a en effet porté atteinte à sa réputation alors qu’il se trouvait dans une période économiquement difficile.

Finalement, le 2 septembre, le tribunal de Coblence a rendu son verdict et donné raison à l’armurier, la Bundeswehr ne devant s’en prendre qu’à elle même. Ainsi, les juges ont estimé que Heckler&Koch avait bel et bien respecté ce qui lui était demandé dans le cahier des charges rédigé par le ministère allemand de la Défense. Aussi, il n’y a donc rien à reprocher à l’industriel. En clair, la Bundesamt für Wehrtechnik und Beschaffung (BWB), l’équivalent, outre-Rhin, de la DGA française, n’avait qu’à mieux préciser ses exigences.

Cela étant, le tribunal de Coblence ne s’est pas prononcé sur la qualité du G-36 et n’a pas remis en cause les conclusions des enquêtes techniques menées à son sujet. Mais, en attendant, le ministère allemand de la Défense devra faire une croix sur les dommages et intérêts qu’il espérait obtenir en attaquant Heckler&Koch en justice. À moins de faire appel de la décision rendue par les juges.