Deux bombardiers américains ont survolé la Corée du Sud en réponse à l’essai nucléaire de Pyongyang

b1-20150424La Corée du Nord a balayé les condamnations (toujours fermes) internationales au sujet de son cinquième essai nucléaire, le plus puissant jamais effectué, en demandant aux États-Unis d’être reconnue comme une puissance militaire dotée d’armes stratégiques.

« [Le président] Obama fait ce qu’il peut pour refuser [à la Corée du Nord] le statut stratégique d’État doté d’armes nucléaires légitime, mais c’est aussi stupide que de tenter d’éclipser le soleil avec la paume » [de la main], a ainsi fait valoir, le 10 septembre, le ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l’agence officielle KCNA.

D’après Pyongyang, l’essai du 9 septembre aurait concerné une charge nucléaire assez miniaturisée pour être montée sur un missile balistique. Une « réussite miraculeuse » qui met les bases américaines implantées dans la région Asie-Pacifique « entre les griffes » de Pyongyang, a claironné le Rodong Sinmun, le journal du régime nord-coréen.

Comme après les précédents essais nucléaires nord-coréens, les États-Unis ont réagi en envoyant deux bombardiers stratégiques B-1B Lancer survoler la Corée du Sud, où 28.500 militaires américains sont déployés.

Ces deux appareils, en provenance de la base aérienne de Guam, dans le Pacifique, ont été escortés par des avions de chasse américains et sud-coréens.

La démonstration d’aujourd’hui est juste un exemple de toute la gamme de capacités militaires de cette solide alliance qui vise à fournir et renforcer la dissuasion », a commenté le général Vincent Brooks, le commandant des forces américaines en Corée du Sud. « L’essai nucléaire nord-coréen constitue une escalade dangereuse et pose une menace inacceptable », a-t-il ajouté, avant de réaffirmer l’engagement « inébranlable » des États-Unis à defendre leurs alliés dans la région.

Du côté du ministère sud-coréen de la Défense, l’on a fait valoir que ce vol des bombardiers américains visait à « adresser un avertissement clair à la Corée du Nord quant à ses essais nucléaires, pour empêcher toute provocation supplémentaire ».

Tout cela a un air de déjà-vu. Les mêmes propos ont été tenu, presque à la virgule près, lors des troisième et quatrième essais nord-coréens, effectués respectivement en 2013 et en 2016. La démonstration de force des bombardiers américains n’a donc pas empêché le cinquième, pas plus que les condamnations et les sanctions, toujours plus lourdes, décidées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Pire même : à en croire Séoul, la Corée du Nord serait prête à en conduite un sixième « à tout moment ».

« Un nouvel essai pourrait être mené [sur le site de Punggye-ri], dans un tunnel qui part du deuxième tunnel, ou dans le troisième tunnel, où les préparatifs sont terminés », a affirmé le ministère sud-coréen de la Défense.

Cela étant, le chef du Pentagone, Ashton Carter, a montré des signes d’impatience à l’égard de la Chine, principale alliée de la Corée du Nord. Pour lui, Pékin a des « responsabilités » dans l’attitude de Pyongyang.

« Nous devons redoubler la pression sur la Corée du Nord », a t-il estimé, le 9 septembre, en soulignant le renforcement militaire déjà décidé en faveur de Séoul, avec notamment le déploiement d’une batterie antimissile THAAD.

« Une des choses que je ferais ressortir, c’est le rôle de la Chine (…) La Chine partage une responsabilité importante pour ce développement et a une responsabilité importante pour le renverser », a continué M. Carter. Et d’insister : « Il est important qu’elle [la Chine] utilise sa position (géographique), son histoire et son influence pour pousser la dénucléarisation de la péninsule coréenne ».

Seulement, pour la Chine, mais aussi pour la Russie, de nouvelles sanctions contre Pyongyang ne seraient pas privilégiées. « Les deux parties pensent que l’essai nucléaire de la Corée du Nord ne bénéficie pas à la paix ni à la stabilité sur la péninsule coréenne », a en effet écrit le Quotidien du Peuple, après une rencontre entre des responsables russes et chinois à Pékin.

« Pour le moment, nous devons travailler avec acharnement à ce que la situation ne dégénère pas davantage sur la péninsule et à remettre la question de la nucléarisation de la péninsule sur la voie du dialogue et de la consultation », estime le quotidien, lequel porte la voix de son maître, c’est à dire le Parti communiste chinois.

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