Manoeuvres navales sino-russes en mer de Chine méridionale

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La semaine passée, le président américain, Barack Obama, a de nouveau évoqué les disputes territoriales en mer de Chine méridionale pour rappeler à Pékin l’obligation de respecter la décision rendue en juillet par la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye, laquelle a jugé que les prétentions chinoises dans cette une région stratégique tant du point de vue militaire que commercial sont « sans fondement juridique ».

Mais c’est visiblement peine perdue. Depuis cette décision, la Chine a continué d’aménager, à des fins militaires, des récifs situés dans les archipels Paracel et Spratleys, malgré les protestations de pays riverains ayant aussi des prétentions sur ces îles. Et, d’après Manille, elle s’apprêterait à en faire de même avec l’atoll de Scarborough, sur lequel les Philippines exerçaient leur souveraineté avant que Pékin n’y mette la main dessus, en 2012.

C’est dans ce contexte, tendu, que la marine chinoise vient de lancer, avec son homologue russe, l’important exercice naval « Joint Sea-2016 » en mer de Chine méridionale.

Comme d’habitude, ces manoeuvres ont été présentées par Pékin comme étant des exercices de « routine ». Seulement, les thèmes retenus laissent penser le contraire.

« Ces exercice se concentreront sur la prise et le contrôle d’îles et de récifs », a en effet indiqué, le 11 septembre, le ministère chinois de la Défense. « Ils impliqueront des navires de surface et des sous-marins, des avions, des hélicoptères des forces aéronavales et des blindés amphibies des deux pays », a-t-il précisé, avant de souligner que, par rapport aux précédentes, ces manoeuvres navales seront « plus approfondies et plus étendues en termes d’organisation, de tâches et de commandements. »

En tout cas, il doit s’agir des 6e manoeuvres conjointes entre les forces navales russes et chinoises en cinq ans, les dernières remontant à août dernier, au large de l’extrême-orient russe.

« Il est possible que les liens militaires de plus en plus étroits entre la Russie et la Chine agissent sur les nerfs de certains », a fait valoir l’agence officielle Chine Nouvelle. « Mais la nature défensive de ces manoeuvres est conforme à la politique de défense chinoise, qui stipule clairements que la Chine ne sera pas la première à frapper », a-t-elle assuré.

On a le sens de la rhétorique à Pékin… Comme les territoires qui font l’objet d’un contentieux sont considérés comme chinois, le pays qui cherchera à défendre ses droits sera immanquablement présenté comme un agresseur. Et la propagande fera la reste.

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