Décès d’Yves Meudal, l’un des derniers survivants du commando Kieffer ayant débarqué en Normandie

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Le 6 juin 1944, il était l’un des 177 Français Libres à débarquer sur la plage « Sword », à Colleville-sur-Orne, sous les ordres du commandant Philippe Kieffer : Yves Meudal, 93 ans, s’est éteint à Pleubian, le 9 septembre.

Né le 26 février 1923, orphelin à l’âge de 10 ans, Yves Meudal était apprenti-boulanger à Perros-Guirrec quand il décide finalement de devenir marin. En 1942, il profite d’une escale de son cargo en Afrique pour s’esquiver et embarquer à bord un autre navire qui l’emmènera au Royaume-Uni où il rejoindra les rangs de la France Libre. « Quand on a 20 ans et que son pays est occupé, on veut se battre, tout simplement », expliquera-t-il des années plus tard.

C’est ainsi qu’il se porte volontaire pour intégrer le 1er Bataillon de Fusiliers-Marins Commandos de la France Libre du commandant Philippe Kieffer et suivre ainsi un entraînement aussi rude qu’exigeant à l’école de combat d’Achnacarry, en Écosse.

Puis, à l’aube du 6 juin 1944, Yves Meudal pose le pied sur la Sword Beach avec le commando Kieffer. « Bien que surpris, les Allemands tiraient de partout et la plage était minée. On nous avait appris qu’il fallait suivre le fil blanc déroulé par les démineurs, mais on n’a pas eu le temps d’attendre. Sous les balles, on a foncé, traversé les 400 m de sable à découvert et on s’est regroupé dans la ruine prévue. Sauf cinq ou six camarades déjà tués sur la plage. Puis, durant 3 heures de combats acharnés, nous avons nettoyé Ouistreham, dont le casino, pris à 9 h 30, grâce à l’aide d’un char Sherman réquisitionné par le commandant Kieffer », racontera-t-il à Ouest France, à l’occasion du 70e anniversaire du Débarquement.

Après la bataille de Normandie, le jeune marin est envoyé en Hollande, où, là encore, le commando Kieffer s’illustrera. Puis, matelot de 1ère classe, il est contraint de revenir en Angleterre où il est affecté à un camp d’entraînement destiné à la formation des aspirants.

Après la guerre, Yves Meudal quitte la vie militaire pour retrouver la marine marchande, qu’il quittera en 1978, année où il prendra sa retraite.

Comme la plupart des autres membres du commando Kieffer, les mérites d’Yves Meudal auront tardé à être officiellement reconnus. Ce n’est qu’en 2004 qu’il se verra décerner la Légion d’Honneur. Et il sera fait officier de la Légion d’Honneur dix ans plus tard.

Cette année, trous autres anciens du commando Kieffer nous ont quittés : François Andriot, Louis Bégot et René Rossey.

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