La Russie et le Qatar ont signé un accord militaire

russie-qatar-20160909

La Russie et le Qatar n’ont pas toujours entretenu les meilleures relations du monde, notamment à cause de la Tchétchénie. Au début des années 2000, Moscou s’était vu refuser par Doha une demande d’extradition visant Zelimkhan Iandarbiev, lequel était alors accusé de financer des groupes armées tchétchènes liés à al-Qaïda et d’avoir été l’un des organisateurs d’une prise d’otage dans un théâtre de la capitale russe en octobre 2002 (129 tués).

Mais Zelimkhan Iandarbiev ne profita pas de son exil à Doha… En février 2004, une bombe placée dans son véhicule lui fut fatale. Évidemment, les services russe (SVR et GRU) furent accusés d’avoir commis cet assassinat, qui sera, plus tard, à l’origine de la première loi anti-terroriste adoptée par l’émirat.

En tout cas, deux suspects de nationalité russe, appartenant effectivement au GRU, furent interpellés et jugés à Doha pour assassinat et trafic d’armes. Condamnés à la prison à vie (après avoir subi, selon Moscou, des actes de tortures), les deux hommes furent condamnés à la prison à vie, avant d’être finalement transférés en Russie pour y accomplir leur peine. Depuis, ils n’ont plus laissé aucune trace…

Plus récemment, la question syrienne donna lieu à de nouvelles tensions entre les deux pays en raison de l’aide apportée par le Qatar à des groupes rebelles syriens et du soutien de la Russie à Bachar el-Assad. En 2012, des propos musclés aurait même été tenus par l’ambassadeur russe auprès de l’ONU à l’endroit de son homologue qatari. Ce qui fut toutefois démenti par la suite.

Quoi qu’il en soit, même si les divergences de vues sur le dossier syrien demeurent, les relations entre Moscou et Doha tendent à s’améliorer. En mai, la diplomatie russe a ainsi fait savoir, à l’issue d’un entretien entre le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Mikhaïl Bogdanov, et l’émir Tamim ben Hamad al-Thanin, que les deux capitales envisageaient un rapprochement politique et économique sur une base bilatérale.

Et, ce rapprochement s’est traduit, le 6 septembre, par la signature d’un accord militaire entre les deux pays, au cours d’une visite du ministre qatari de la Défense, Khalid bin Mohammad Al Attiyah, à l’occasion du Forum international militaire et technique « ARMÉE-2016 », à Moscou.

« Nous avons signé un accord de coopération militaire avec la Russie, mais il ne comprend pas l’achat d’armes », a ainsi indiqué Saoud Bin Abdallah al-Mahmoud, l’ambassadeur du Qatar à Moscou. Toutefois, s’agissant d’éventuels contrats d’armement, rien n’est fermé du côté de Doha, le diplomate ayant assuré que son gouvernement examinerait cette « possibilité ».

De son côté, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a souligné la « dynamique positive » de cette coopération « militaro-technique bilatérale. »

« La Russie et le Qatar sont unis par la volonté commune de maintenir un dialogue politique actif et de construire des liens mutuellement bénéfiques dans différents domaines », a déclaré M. Choïgou, d’après l’agence TASS. Cette coopération, a-t-il ajouté, « répond pleinement aux intérêt de la Russie et du Qatar et contribue à la stabilité générale dans le golfe persique et du Moyen-Orient », où par ailleurs Moscou est un allié fidèle de l’Iran…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]