Trois missiles balistiques nord-coréens sont tombés dans la zone économique exclusive du Japon

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Sanctions internationales renforcées, ferme condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies, obtenue après de longs marchandages entre les États-Unis et la Chine… Rien n’y fait : la Corée du Nord continue de lancer régulièrement des missiles balistiques, notamment, depuis un mois, en direction du Japon.

Ainsi, le 2 août, un missile de type Rodong s’était abîmé à 250 km des côtes japonaises, tandis qu’un second avait explosé peu après son lancement. Ce tir nord-coréen n’avait cependant pas été condamné par le Conseil de sécurité, la Chine ayant voulu inclure dans le projet de déclaration une référence à l’intention des États-Unis de déployer, avec l’accord de Séoul, une batterie anti-missile THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) sur le territoire sud-coréen.

Puis, le 24 août, un autre missile, cette fois tiré depuis une plateforme sous-marine située au large de Sinpo (est de la Corée du Nord), s’était abîmé dans la zone d’identification aérienne japonaise. Ce lancement d’un missile KN-11 coïncida avec le début d’exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les États-Unis ainsi qu’avec une réunion, à Tokyo, des ministres des Affaires étrangères chinois, sud-coréen et japonais.

Toutefois, ce tir, comme les précédents, fit l’objet d’une « ferme » condamnation de la part du Conseil de sécurité, via une déclaration « unanime » à la presse. La réaction nord-coréenne ne tarda pas. « Les États-unis et leurs partisans ont commis un acte hostile grave en critiquant les mesures de la Corée du Nord visant à renforcer sa dissuasion nucléaire », a fait valoir Pyongyang, via l’agence officielle KCNA.

« Les États-Unis ont adopté la déclaration en volant le nom du Conseil de sécurité de l’ONU, et c’est une violation brutale de la dignité et de l’autonomie de la Corée du Nord, et une provocation imprudente nuisant à la paix et à la stabilité de la péninsule coréenne », continuait encore le communiqué.

Alors que ce tient actuellement, à Hangzhou (Chine), le sommet du G-20, la Corée du Nord a de nouveau lancé trois autres missiles balistiques de type Rodong en direction du Japon. Les engins ont parcouru environ un millier de kilomètres avant de tomber à l’intérieur de la zone économique exclusive (ZEE) japonaise.

« Les trois missiles seraient de type Rodong. Ils ont volé environ 1.000 kilomètres chacun avant de pénétrer plus de 400 km à l’intérieur de la zone d’identification de défense aérienne du Japon (JADIZ). Il n’y a pas eu de préavis avant les tirs du Nord », a ainsi déclaré responsable du ministère sud-coréen de la Défense.

Et, comme il en a pris l’habitude, le ministère japonais de la Défense a « exprimé sa profonde préoccupation face à ces tirs de missiles qui constituent une menace grave pour la sécurité nationale du Japon. » Qui plus est, comme l’a souligné un responsable américain, ces tirs sont d’autant plus dangereux qu’ils représentent aussi une « menace pour l’aviation civile et le commerce maritime » dans la région.

Cela étant, pour Séoul, le « lancement par la Corée du Nord de missiles balistiques constitue une violation directe des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU qui vise à vanter ses capacités nucléaires et balistiques pendant le sommet du G20 ».

Le tir de ces trois Rodong présumés a été effectué quelques heures à peine après une rencontre entre le président chinois, Xi Jinping, et son homologue sud-coréenne, Park Geun-Hye. Les discussions ont porté sur le déploiement prochain du système THAAD en Corée du Sud, auquel la Chine, principale alliée de Pyongyang, s’oppose avec force, au motif qu’il pourrait « intensifier les différends » dans la région.

Ce à quoi Mme Park a répondu en affirmant que les « provocations persistantes » de la Corée du Nord sont un « défi » pour les relations entre son pays et la Chine.

« Cette année, la Corée du Nord a effectué un quatrième essai nucléaire et des tirs de missiles balistiques qui sapent gravement la paix sur la péninsule coréenne et dans la région et posent un défi au développement des relations Corée du Sud-Chine », a-t-elle dit, selon l’agence Yonhap. « J’espère qu’à travers une communication sincère, nos deux pays pourront faire de ce défi une opportunité pour raffermir davantage les relations bilatérales et leur donner un nouvel élan », a-t-elle ajouté.

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