L’artillerie américaine frappe l’EI depuis le sud de la Turquie

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En mars dernier, depuis la Jordanie, l’artillerie américaine avait visé des positions de l’État islamique (EI ou Daesh) près d’al-Tanf (Syrie), en utilisant un lance-roquettes multiple de type M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System).

Ce n’était pas la première fois que l’armée américaine mettait en oeuvre un HIMARS contre l’EI. Plus tôt, deux systèmes de ce type avaient en effet été déployés à Taqqadam et à al-Asad, dans le nord de l’Irak. En novembre 2015, ils avaient déjà tiré 400 roquettes.

En avril, il avait été annoncé que deux autres HIMARS allaient être déployés dans le cadre de la coalition anti-EI. Et l’un d’entre eux devait être installé dans le sud de la Turquie, sous réserve d’en obtenir l’accord d’Ankara. Des négociations furent alors entamées et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, avait assuré à l’époque que système américain allait être mis en place à partir du mois de mai.

Finalement, il aura fallu attendre début septembre pour voir entrer en action le M142 HIMARS. En effet, le major (commandant) Josh Jacques, un porte-parole de l’US Centcom, le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré que ce système de lance-roquettes mobiles « nouvellement déployé » en Turquie « a visé et atteint vendredi [2 septembre] une unité tactique et un bâtiment appartenant à l’EI », sans donner plus de précision.

« HIMARS est remarquable dans sa capacité à réduire les potentiels dommages collatéraux quand il atteint une cible à un angle élevé, a une onde de choc relativement faible comparé au résultat obtenu et fonctionne par n’importe quel temps », a fait valoir le major Jacques.

Développé par Lockheed-Martin, le M142 HIMARS est en effet capable de tirer des roquettes GMLRS guidées par GPS pour détruire des objectifs situés à 70 km de distance, quelles que soient les conditions météorologiques. Il est aussi en mesure de lancer des missiles TACMS, d’une portée de 300 km.

« Les frappes de précision menées par HIMARS sont similaires aux frappes aériennes (…) de la coalition; HIMARS est un outil supplémentaire et implique de l’artillerie américaine opérant depuis le sol d’un allié de l’Otan », a ajouté le porte-parole de l’US Centcom.

De son côté, et alors qu’il y a des tensions avec la Turquie au sujet des milices kurdes syriennes, tout autant visées que les jihadistes par l’opération turque « Bouclier de l’Euphrate », l’ambassade des États-Unis à Ankara a salué « nouvelle étape de la coopération turco-américaine dans la lutte contre l’EI. »

Par ailleurs, le 3 septembre, la Turquie a encore renforcé sa présence militaire dans le nord de la Syrie en envoyant une vingtaine de chars dans le village syrien d’Al-Rai, pour, officiellement, y combattre l’EI.

« Les chars sont entrés dans le village depuis la ville frontalière turque de Kilis pour soutenir militairement des rebelles de l’opposition syrienne, après avoir chassé les jihadistes de plusieurs villages de la région lors de son opération ‘Bouclier de l’Euphrate' », a expliqué l’agence de presse pro-gouvernementale Anatolie.

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