Quel est le poids économique de la Défense en France?

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Chef de la section études à l’Observatoire économique de la Défense, Jean-Michel Oudot a présenté, lors du point de presse hebdomadaire du ministère de la Défense, le 1er septembre, quelques chiffres censés illustrer le poids économique des forces armées en France en 2016.

Sans doute parce que ce sujet a souvent été abordé lors des récentes dissolutions de régiments et de bases aériennes, les chiffres communiqués par M. Oudot n’ont, a priori, pas été repris par la presse généraliste. Et pourtant, ils sont à souligner.

Ainsi, la part que représente le budget de la mission « Défense » dans celui de l’État est de 13,7% (11,1% hors pensions), dont 0,1% sont consacrés à la recherche duale (civile et militaire) et 0,8% sont destinés aux Anciens combattants et au lien armée-nation. Il s’agit du troisième poste de dépenses, le premier étant celui de l’enseignement scolaire (21,7%), suivi par les engagements financiers de l’État (14%).

En 2015, avec cette part qui lui est dévolue, le ministère de la Défense a réalisé « 81% des achats publics », ce qui représente la somme de 18 milliards d’euros, soit près de 60% de son budget (qui était de 31,2 milliards cette année-là).

Sur ces 18 milliards, 4 milliards ont été versés à des organismes publics tandis que le reste a été « payé directement à des entreprises résidentes en France », dont 10 milliards au titre des grands programmes d’armement et 4 milliards au titre des achats courants (énergie, infrastructure, soutien…).

Ces dépenses profitent évidemment aux grands groupes de l’industrie de la Défense… Mais pas seulement car, selon M. Oudot, pas moins de 26.000 PME et Entreprises de taille intermédiaire (ETI) en profitent aussi (du moins quand le logiciel Chorus ne fait pas des siennes, comme cela a été le cas il y a quelques années).

S’agissant de l’industrie française de l’armement, qui enregistré, en 2015, un niveau record de prises de commandes (16 milliards d’euros), elle représente, toujours selon M. Oudot, « 20% des exportations et contribue au solde commercial français à hauteur de 36 milliards d’euros ».

En février, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait parlé de « l’effet d’entraînement » que pouvait avoir l’industrie de la Défense sur les autres secteurs de l’économie ainsi que sur l’emploi. « Un seul euro investi dans l’industrie de défense représente en retombée économique 2 euros, 3 euros, peut-être davantage », avait-il affirmé, estimant qu’il fallait prendre ce fait en compte pour la « réflexion sur la stratégie industrielle » du pays.

« Les investissements de la défense obéissent à une stratégie. Ils répondent en premier lieu aux besoins actuels et futurs des armées.
Ils contribuent également à la croissance, à l’innovation, à l’emploi et au développement des territoires tout en tenant compte des contraintes économiques et budgétaires auxquelles sont soumises le ministère », peut-on lire dans le compte-rendu de l’intervention de M. Oudot, communiqué par la DICoD.

À ces chiffres, il faut aussi ajouter le poids économique que représentent les 263.350 militaires et civils avec leurs familles. Ainsi, il a été avancé qu’un régiment représentait une manne de 20 à 30 millions d’euros par an pour la ville où il est implanté, ce qui dynamise l’immobilier et  fait vivre des commerces ainsi que des entreprises de service.

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