L’EI annonce la perte de son chef des « opérations extérieures »

adnani-20160831L’État islamique (EI ou Daesh) a annoncé, le 30 août, la mort de Taha Sobhi Falaha, plus connu sous le nom d’Abou Mohammed al-Adnani. Ce dernier, qui était le porte-parole de l’organisation jihadiste, aurait été tué dans la province d’Alep, lors d’une « inspection » des opérations militaires.

« Après un long voyage couronné de sacrifices, cheikh Abou Mohammed al-Adnani a rejoint les martyrs et les héros ayant défendu l’islam et combattu les ennemis de Dieu », a ainsi fait savoir l’EI, via son agence de propagande Amaq.

Né en 1977 à Banash, en Syrie, al-Adnani, décrit comme introverti, disparaît à l’âge de 22 ans. On ne retrouvera sa trace qu’en 2003, lorsqu’il rejoint les rangs des jihadistes irakiens pour combattre les forces américaines. C’est là qu’il prête allégeance à Abou Moussab al-Zarkaoui, alors chef du Jama’at al-Tawhid wal-Jihad, qui deviendra plus tard al-Qaïda en Irak, puis l’État islamique.

En 2005, al-Adnani est capturé puis envoyé en détention dans le camp Bucca, dans le sud de l’Irak. Libéré 5 ans plus tard, il ne tarde alors pas à rejoindre la Syrie, où il renoue avec la mouvance jihadiste. C’est ainsi qu’il deviendra le porte-parole de l’EI. Mais pas seulement car il aurait joué un rôle beaucoup encore plus important au sein de l’organisation terroriste. D’ailleurs, Washington avait mis, dès août 2014, sa tête à prix pour 5 millions de dollars.

Ainsi, c’est lui qui a inspiré les récentes attaques revendiquées par l’EI en Europe et aux États-Unis, en incitant, dans un message audio, les partisans de l’EI à attaquer, avec n’importe quelle « arme » (couteau, véhicule, etc) en leur possession, les ressortissants des pays membres de la coalition dirigée par les États-Unis. En outre, il était soupçonné de diriger la cellule secrète « Emni », chargée de planifier les « opérations extérieures » de Daesh.

À ce titre, il aurait joué un rôle prépondérant dans les attentats de Paris commis le 13 novembre 2015. Mais pas seulement car la cellule Emni de Daesh est aussi impliquée dans les attaques de Bruxelles, d’Istanbul, de Dacca (Bangladesh) et dans la chute d’un Airbus d’une compagnie russe au-dessus du Sinai.

L’EI n’a pas précisé les circonstances de la mort d’al-Adnani. Mais il est probable qu’il ait été tué par une frappe aérienne américaine. Du moins, le Pentagone a précisé qu’il était en train d’évaluer les résultats d’un raid de la coalition menée le 30 août contre ce haut-responsable jihadiste, dans le secteur d’al-Bab, localité de la province d’Alep où l’EI s’est replié après avoir perdu la ville de Jarabulus, suite à l’intervention turque de la semaine passée.

« Les forces de la coalition ont mené aujourd’hui une frappe de précision près d’Al-Bab, Syrie, ciblant Abou Mohammed al-Adnani, l’un des plus hauts dirigeants de l’EI », a en effet indiqué Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. « La neutralisation d’al-Adnani porterait un nouveau coup important à l’EI », a-t-il estimé.

Si tel est le cas, alors la confirmation de la mort d’Abou Mohammed al-Adnani aura été très rapide, ce qui est plutôt inhabituel de la part de l’EI. En général, c’est l’inverse qui se produit : la mort de jihadistes de haut rang est d’abord annoncée par la coalition, avant d’être confirmée par l’organisation jihadiste quelques semaines plus tard.

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