L’Iran déploie ses batteries de défense aérienne S-300 sur le site nucléaire de Fordo

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En 2007, l’Iran commanda, auprès de la Russie, le système de défense aérienne S-300. Seulement, trois ans plus tard, le président russe, qui était alors Dmitri Medvedev, décida de suspendre le contrat en invoquant la résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations unies, laquelle interdisait alors de vendre à l’Iran des missiles et des lanceurs de missiles.

Finalement, alors que Téhéran avait saisi la Cour internationale d’arbitrage sur ce dossier, Moscou annula, en février 2015, le décret interdisant la livraison du système S-300 à l’Iran, alors que l’accord sur le programme nucléaire iranien était encore en cours de négociation.

C’est ainsi que, en mai, Téhéran a fait savoir que les batteries S-300 livrées par Moscou venaient d’entrer en service au sein de ses forces de défense aérienne. Et, dans le même temps, le ministre iranien de la Défense, le général Hossein Dehghan a annoncé l’entrée en production Bavar-373, un autre système de défense aérienne de conception locale, « capable de détruire plusieurs cibles à la fois ».

Comme on peut s’en douter, la livraison des systèmes S-300 à l’Iran n’a pas été vu d’un bon oeil en Israël dans la mesure où ces derniers compliqueraient tout raid aérien contre le complexe nucléaire iranien. En effet, ils permettent de suivre simultanément une centaine d’objectifs et de détruire une douzaine de cibles à 200 km de distance, évoluant jusqu’à 30.000 mètres d’atitude.

En tout cas, ce que redoutaient les responsables israéliens vient de se produire : le général Farzad Esmaili, le commandant des forces de défense aérienne des Gardiens de la Révolution, a annoncé, le 28 août, le déploiement de système S-300 à proximité du centre souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo.

En septembre 2009, lors du sommet du G-20 de Pittsburgh, les autorités iraniennes, mises devant le fait accompli, furent contraintes d’admettre l’existence de ce site, jusqu’alors tenue secrète. À l’époque, le président américain, Barack Obama, avait qualifié cette installation nucléaire de « défi direct au régime de non-prolifération. » En décembre 2013, il dira même que les Iraniens « n’ont nul besoin d’une installation fortifiée, souterraine, comme Fordo pour un programme nucléaire pacifique ».

Et puis, il y a eu l’accord sur le nucléaire iranien, trouvé à Vienne (Autriche), le 14 juillet 2015. Selon les termes de ce dernier, l’Iran a pris l’engagement de retirer plus de deux tiers de ses 19.000 centrifugeuses servant à enrichir l’uranium. Celles installées à Fordo – dont le nombre ne doit pas excéder 1.044 – doivent servir à des fins de recherche, l’activité d’enrichissement étant suspendue pendant au moins 15 ans.

Même converti en centre de recherche, la protection du site de Fordo est « primordiale », comme celle de toutes les installations nucléaires iraniennes. C’est, du moins, ce qu’a fait valoir le général Esmaili. « Aujourd’hui, le ciel d’Iran est un des plus sûrs de la région », a-t-il assuré.

« L’opposition et le battage publicitaire continus concernant le S-300 ou le site de Fordo sont des illustrations du caractère acerbe de l’ennemi », a, pour sa part, commenté l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de la Révolution. « Le système S-300 est un système de défense, pas d’attaque, mais les Américains ont fait de leur mieux pour que l’Iran ne l’obtienne pas », a-t-il encore ajouté.

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