Coalition anti-Daesh : Berlin envisage de retirer ses avions Tornado ECR de Turquie

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Fin juin, des parlementaires allemands voulant se rendre sur la base aérienne d’Incirlik, en Turquie, où la Luftwaffe a déployé 6 Tornado ECR ainsi qu’un avion ravitailleur A310 MRTT dans le cadre de la coalition ani-EI, ont dû renoncer à leur projet en raison d’une opposition des autorités turques à leur voyage.

Il faut dire que les relations entre l’Allemagne et la Turquie sont loin d’être au beau fixe. L’adoption par le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand, ndlr], d’une résolution reconnaissant le génocide arménien a été très mal pris par le gouvernement turc, comme l’on pouvait s’en douter.

Mais la liste des contentieux entre Berlin et Ankara ne s’arrête pas là : l’accord UE-Turquie qui a permis de reduire le flux des migrants est dans l’expectative, l’exemption de visa Schengen pour les ressortissants turcs se faisant attendre et les autorités turques n’ont pas apprécié l’interdiction faite au président Recep Tayyip Erdogan de s’exprimer, par vidéo, devant ses partisans lors d’une manifestation organisée en Allemagne.

Cela étant, comme les parlementaires allemands ne sont toujours pas autorisés à se rendre sur la base d’Incirlik, Berlin envisage de redéployer ailleurs ses avions Tornado ECR.

« La Bundeswehr se prépare à un retrait de Turquie (…), des vérifications sont en cours pour déployer les Tornados et les avions de ravitaillement à Chypre ou en Jordanie », croit en effet savoir l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Cette information a été indirectement confirmée par le ministère allemand de la Défense. « Nous aimerions poursuivre notre mission en Turquie au sein de la coalition mais il y a des alternatives à la base d’Incirlik », a en effet affirmé un porte-parole.

Si la Jordanie est retenue, les Tornado ECR allemand y rejoindraient les Mirage 2000 français (bientôt remplacés par des Rafale) et les F-16 belges. Si le choix de Berlin se porte sur Chypre, ils y côtoieraient des appareils du même type, mis en oeuvre par la Royal Air Force depuis sa base d’Akrotiri, celle-là même qui a été mise à la disposition de la France par le Premier ministre britannique (David Cameron, à l’époque) peu après les attentats du 13 novembre à Paris.

Quoi qu’il en soit, il est urgent de trouver une solution, la participation allemande à la coalition anti-EI devant être prolongée d’ici décembre prochain. Or, si cette situation dure, il n’est pas certain que ce mandat soit renouvelé.

« Si l’on ne peut rendre visite aux militaires [allemands déployés à Incirlik, ndlr], la prolongation du mandat est exclue », a d’ores et déjà averti Rainer Arnold, en charge des affaires de défense au sein du groupe parlementaire du Parti social-démocrate (SPD), membre de la coalition gouvernementale dirigée par Angela Merkel (CDU).

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