Nouvelle mise en garde musclée adressée à Damas par Washington

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La semaine passée, l’aviation syrienne a bombardé, pour la première fois depuis mars 2011, des positions tenues par des forces kurdes dans la ville de Hassaké, dans le nord de la Syrie, alors impliquées dans de violents combats contre une milice pro-régime. D’après un responsable local, cité par l’AFP, ces frappes étaient un « avertissement » envoyé aux Kurdes pour qu’ils « ne prennent pas leur rêve d’autonomie pour une réalité ».

Seulement, des forces spéciales américaines sont présentes aux côtés des combattants kurdes, qui, au sein des Forces démocratiques syriennes, sont aussi en première ligne contre les jihadistes de l’État islamique. D’où l’intervention directe d’avions de la coalition anti-EI dirigée par les États-Unis à Hassaké afin de prévenir toute nouvelle frappe du régime.

« Nous avons clairement montré que les appareils américains défendraient les troupes au sol si elles étaient menacées », a commenté, le 19 août, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone.

C’est ainsi que, après un second bombardement contre les forces kurdes à Hassaké, deux avions syriens de type Su-24 ont été dissuadés de continuer leur mission par des F-22 Raptor présents dans le secteur.

Le 22 août, et alors que les combats continuaient à Hassaké, le Pentagone a adressé une nouvelle mise en garde musclée aux forces syriennes. « Nous allons défendre nos personnels sur le terrain, et faire le nécessaire pour les défendre », a en effet prévenu Peter Cook, un porte-parole. « Nous continuons à conseiller au régime syrien de rester à l’écart de ces zones », a-t-il insisté.

En clair, la coalition serait prête à abattre tout avion qui menacerait ses forces spéciales sur le terrain, et donc, par extention, les miliciens kurdes que ces dernières conseillent.

« Ce n’est pas une zone d’interdiction de survol », a précisé M. Cook au sujet de la région d’Hassaké. « Mais (…) le régime syrien serait bien avisé d’éviter ces zones où les troupes de la coalition opèrent », a-t-il encore ajouté. Et cette mise en garde concernerait également les avions russes. « S’ils menacent les troupes américaines, nous avons le droit de défendre nos troupes », a-t-il dit.

« Nous avons informé les Russes de notre position… Ils nous disent qu’ils ont informé les Syriens. Et je dirais simplement que nous allons nous défendre si nous nous sentons menacés », avait prévenu, la veille, le général américain Stephen Townsend, le nouveau commandant de l’opération Inherent Resolve.

En juillet, le Wall Street Journal avait en effet révélé que, un mois plus tôt, un poste utilisé par les forces spéciales américaines et britanniques dans le sud de la Syrie fut la cible d’un raid aérien russe.

Cela étant, la situation dans le secteur de Hassaké devrait être plus calme dans les jours à venir, un accord de cessez-le-feu entre les forces kurdes et les troupes gouvernementales syriennes ayant été trouvé ce 23 août, « sous les auspices des responsables militaires russes. »

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