La Finlande négocie un accord de coopération en matière de défense avec les États-Unis

finlande-20160823

Opposée à la Russie lors de la Seconde Guerre Mondiale, la Finlande respecta une stricte neutralité entre les blocs de l’ouest et de l’est par la suite. Et, avec l’implosion de l’URSS, ce pays, qui fut autrefois un territoire russe entre 1809 et 1917, intégra l’Union européenne, comme son voisin suédois. Mais pour l’un comme pour l’autre, il ne fut jamais question de rejoindre l’Otan.

Toutefois, depuis maintenant quelques mois, et avec l’intensification des activités militaires russes dans la région de la Baltique, la question d’un adhésion à l’Alliance atlantique a été mise sur la table, tant à Helsinki qu’à Stockholm. Et cette perspective est loin de réjouir la Russie, qui partage une frontière de 1.500 km avec la Finlande.

En déplacement dans la capitale finlandaise au début du mois de juillet, le président russe, Vladimir Poutine, a prévenu. « Que pensez-vous que nous ferions dans une telle situation? Nous avons reculé nos forces à 1.500 km de la frontière. Vont-elles rester là-bas ? La façon dont ils assurent leur sécurité et leur indépendance est le choix des Finlandais. Mais il est évident que nous apprécions le statut de pays neutre de la Finlande », a-t-il en effet affirmé.

Pour le moment, la Finlande n’envisage pas de rejoindre l’Otan. En revanche, elle compte renforcer sa coopération militaire avec les États-Unis, comme l’a fait, en juin, la Suède.

Selon le ministre finlandais de la Défense, Jussi Niinistö, un accord allant dans ce sens fait actuellement l’objet de discussions. Ces dernières devraient aboutir d’ici l’automne prochain et l’élection présidentielle américaine.

Cet accord « couvrira les domaines où nous travaillons déjà ensemble, comme la formation militaire, le partage de l’information et la recherche », a confié M. Niinistö à l’agence Reuters. Aucune clause d’assistance mutuelle n’est prévue.

Dans son dernier Livre blanc sur la défense, Helsinki dit craindre les visées de son voisin. « La Russie utilise un large éventail d’instruments militaires et non-militaires pour défendre ses intérêts (…). Le recours à la menace ou à la force militaire contre la Finlande ne peut être exclu », indique en effet le document.

Toutefois, les autorités finlandaises cherchent à maintenir un dialogue de haut niveau avec Moscou, au point de recevoir le président russe en juillet (les pays membres de l’UE qui l’ont fait depuis l’annexion de la Crimée, en mars 2014, se comptent sur les doigts d’une main). Enfin, le pays a même confié la construction de la centrale nucléaire de Hanhikivi au russe Rosatom.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]