Des avions de la coalition anti-EI pour protéger les Kurdes contre les frappes syriennes

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Pour la première fois depuis mars 2011, des bombardiers tactiques Su-24 Fencer des forces aériennes syriennes ont bombardé, le 18 août, des positions tenues à Hassaké par les forces de police liées au Parti de l’union démocratique kurde (PYD), les Hassayech. Ces dernières étaient alors engagés dans des combats avec les Forces de défense nationale (FDN), une milice pro-régime.

Dans un communiqué, l’armée syrienne a justifié ces raids en accusant les Assayech d’avoir « encerclé » Hassaké – une ville contrôlée au deux tiers par les Kurdes – et effectué des tirs d’artillerie qui auraient fait des « victimes civiles et militaires. »

« Malgré toutes les tentatives pour (…) rétablir la stabilité dans la ville, les Assayech n’ont pas coopéré et ont continué leur crimes pour prendre le contrôle de Hassaké », est-il expliqué dans le communiqué, ce qui a donc nécessité « une réponse appropriée de la part de l’armée syrienne qui a ciblé l’origine des tirs et les positions des auteurs de ces crimes. »

Plus tôt, une source gouvernementale locale avait expliqué à l’AFP que ces bombardements étaient « un message » adressé aux Kurdes pour qu’ils cessent de prendre « leurs rêves d’autnomie pour une réalité. »

Cela étant, et alors que de nouveaux raids ont été menés par l’aviation syrienne contre les Kurdes le lendemain, le Pentagone a fait savoir, le 19 août, que la coalition anti-EI (État islamique ou Daesh) était intervenue directement – et pour la première fois – contre le régime syrien en dépêchant dans la région d’Hassaké des avions de combat pour protéger les forces spéciales qui conseillent les combattants kurdes pour lutter contre les jihadistes.

« Cela a été fait pour protéger les forces de la coalition » anti-EI, a précisé le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. « Nous allons nous assurer de leur sécurité et le régime syrien serait bien avisé de ne rien faire qui leur ferait courir des risques. Nous considérons ces situations qui mettent en danger la coalition comme très sérieuses et nous avons tout à fait le droit de nous défendre », a-t-il ajouté.

« Nous avons clairement montré que les appareils américains défendraient les troupes au sol si elles étaient menacées », a insisté le capitaine de vaisseau Davis. En outre, la coalition a contacté les forces russes déployées en Syrie pour soutenir le régime de Bachar el-Assad. Mais ces dernières ont botté en touche.

Aussi, la coalition anti-EI va augmenter le nombre de ses patrouilles aériennes dans les secteurs visés par l’aviation syrienne afin de la dissuader de bombarder les positions kurdes, et donc de toucher les forces spéciales, qui, basées à 6 km au nord de Hassaké, sont essentiellement américaines.

Il n’y a pas eu, pour le moment, de confrontation directe avec les bombardiers syriens puisque ces derniers étaient déjà partis de la zone d’Hassaké avant l’arrivée d’avions américains.

Toutefois, au cours d’une patrouille, le 19 août, « 2 avions syriens SU-24 ont tenté de transiter par cette zone, et ont croisé des avions de la coalition. Leur présence a incité les avions syriens à quitter la zone sans incident », a indiqué un responsable militaire américain.

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