Le dispositif de l’opération Sentinelle va s’adapter pour la rentrée

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Alors que l’État islamique (EI ou Daesh) recule en Irak, en Syrie et même en Libye, le retour éventuel des jihadistes français dans l’Hexagone est « un sujet que nous essayons d’anticiper », aurait affirmé, en privé, le président Hollande, selon Le Parisien. « La coalition anti-EI se donne entre six mois et un an avant de remporter la bataille sur le terrain. Nous devons nous projeter dans l’après », aurait-il ajouté.

En effet, si ces individus reviennent en France – certains ont déjà été visés par des frappes aériennes pour les « neutraliser », avance Le Parisien – alors ils constitueront une grave menace dans la mesure où, lors de leur séjour en Irak ou en Syrie, ils se seront aguerris et auront acquis des compétences utiles pour commettre des attentats.

Aussi, le défi sera de les identifier afin, éventuellement, de les envoyer en prison pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (Gilles Le Guen, le jihadiste d’AQMI, a ainsi été condamné à 8 ans de prison pour ce motif) voir pour crimes de guerre, à condition de disposer de preuves, ce qui sera compliqué…

En attendant, la menace terroriste reste à un niveau élevé et, en conséquence, les dispositifs de sécurité seront « adaptés » afin de « permettre un niveau de sécurité toujours plus important », a affirmé Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, à l’issue d’un nouveau Conseil de défense, ce 18 août.

Ainsi, le ministre a une nouvelle fois indiqué que la priorité sera donnée aux « gardes dynamiques », en lieu et place des « gardes statiques ». Car, a-t-il continué, « dès lors que les terroristes peuvent frapper de façon indéterminée, à tout moment et en tout lieu, il est important d’avoir des patrouilles dynamiques circulant sur l’ensemble du territoire national qui soient susceptibles de mettre fin à ces actes terroristes s’ils devaient se produire. »

S’agissant de l’opération Sentinelle, ses effectifs resteront à leur plus haut niveau (10.000 soldats). Mais « nous allons procéder à quelques adaptations », a indiqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

« D’abord parce que les grands événements de l’été seront passés, donc il y aura un rééquilibrage entre les effectifs de Sentinelle affectés à la province et ceux affectés à Paris. Ensuite, parce que sur l’ensemble des forces de Sentinelle, il y aura une disponibilité d’une force de 3.000 militaires qui pourront à tout moment venir en soutien de telle ou telle demande qui serait faite par le ministère de l’Intérieur », a expliqué M. Le Drian.

« Enfin, nous avons décidé de renforcer la dynamique de la mobilité, pour permettre des îlots de sécurité renforcés, en particulier sur la capitale, afin d’assurer dans les meilleures conditions la sécurité des Françaises et des Français, dès la fin du mois d’août », a ajouté le ministre de la Défense.

Enfin, des mesures spécifiques seront prises pour la protection des établissements scolaires. Le détail en sera donné le 24 août par M. Cazeneuve et Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale. Pour rappel, dans sa revue de propagande francophone Dar al-Islam, l’EI avait menacé les écoles françaises, accusées de « faire partager les valeurs de la République. »

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