La Force Barkhane bientôt en première ligne contre la branche libyenne de l’État islamique?

 

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Pour le moment, l’opération Barkhane se focalise sur les groupes jihadistes qui, après avoir occupé le nord du Mali, ont trouvé refuge dans le sud de la Libye, devenu, pour reprendre l’expression de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, un « hub terroriste ». En outre, elle garde un oeil sur l’organisation Boko Haram, qui, liée à l’État islamique (EI ou Daesh), est active dans la région du lac Tchad.

À cette liste, il faudra probablement ajouter la branche libyenne de l’EI, qui compterait, selon les estimations, entre 4.000 et 6.000 combattants, dont de nombreux ressortissants étrangers originaires du Maghreb.

Actuellement, les milices de Misrata, loyales au gouvernement libyen d’union nationale (GNA), tentent de déloger l’EI de son fief de Syrte, avec un appui aérien fourni par les États-Unis et le concours de forces spéciales occidentales. Après de durs combats, les jihadistes ont été contraints de céder du terrain et d’abandonner leur quartier général où, par ailleurs, des documents évoquant l’existence d’une cellule terroriste près de Milan ont été découverts.

Cela étant, une défaite à Syrte ne signifiera pas pour autant la fin de l’EI en Libye. Ainsi, selon le Wall Street Journal, qui cite des responsables occidentaux, des centaines de jihadistes auraient quitté la ville en direction du sud libyen avant son encerclement par les forces du GNA. Certains chercheraient ainsi à passer les frontières pour se replier dans des États voisins, comme l’Algérie, mais aussi et surtout le Niger, voire le Tchad.

Or, ces deux derniers pays, membres du G5 Sahel, accueillent une partie importante du dispositif de la Force Barkhane (état-major à N’Djamena, base aérienne à Niamey et base avancée à Madama).

Mais le plus probable est que la branche libyenne de l’EI cherche à se regrouper pour lancer éventuellement une contre-attaque. Pour cela, elle peut compter sur des relais dans l’est de la Libye, en particulier à Derna et à Benghazi, ainsi que sur le soutien de tribus, comme celle des Warfalla, présente à la fois à Syrte et à Bani Walid, ville située à un carrefour entre Tripoli et Misrata.

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